mardi 20 avril 2010, par
,Revirement
Les artistes qui tracent leur chemin, qui suivent leur propre évolution et leurs envies, on aime bien ça et on peut dire que Dan Snaith est de ceux-là. Il nous revient avec son groupe Caribou trois ans déjà après que le fort réussi Andorra nous ait baladé dans des contrés psychédéliques.
On peut mettre dans cette catégorie IDM tout ce qui est pop synthétique et qui ne sonne pas comme un remake de Human League (une minorité à l’heure actuelle donc) et ça peut même englober des groupes comme The Notwist. Ce qui faisait la différence chez Caribou, c’était une transe héritée en droite ligne du Krautrock (Can, ce genre) qui donnait des duos de batterie délectables en live. Qu’en est-il ?
Dès Odessa qui avait été lancé en éclaireur et ses claviers un peu désabusés et tristounes, le grand écart est évident. Pas question ici de parler de l’album de la maturité ou de la consécration. C’est juste un énorme changement de direction. L’ambiance est pop electro minimal. La partie rythmique est en partie assurée par une vraie batterie (et oui il y a deux batteurs à caser) et quelques guitares et trompettes sont toujours présentes en soutien. Ce sont plus des sons déposés au compte-goutte tel qu’on les retrouve dans la minimal que des mélodies à part entière Néanmoins les mélodies synthétiques sont omniprésentes.
La ressemblance avec Hot Chip est palpable mais sans leur côté infantile. L’ambiance ici est un peu plus sombre, un sentiment de solitude se dégage certainement du aux vocaux. Le mélange est très audacieux et le résultat aurait pu être catastrophique. Cette mixture est au final variée et reste cohérente, gage d’un savoir-faire indéniable. Et l’euphorie dégagée par ces morceaux est précieuse. Même si elle s’appuie paradoxalement sur une ligne de basse deep et de petits sons de guitare emplis de delay (Found Out). Plus surprenants sont les claviers plus dance/house de Bowls qui fort heureusement comporte trop de bidouillages pour que l’aspect pop folasse prenne le dessus. La voix de Snaith ponctue l’ensemble d’un ton désinvolte, même si le chant se limite parfois à un mot psalmodié (Sun). S’il ajoute une ligne de basse réussie, il n’en faut pas plus pour rendre entêtant un Leave House.
Il est rare de voir un groupe évoluer avec cette ampleur. On pourra le déplorer d’une oreille parce que ce qui faisait leur spécificité et leur charme (la pulsation, les deux batteries sur scène) n’est plus à l’ordre du jour, mais l’autre oreille approuvera l’émergence d’un nouveau groupe, bien habile pour capter l’air du temps et injecter une euphorie triste à un format flou et bien souvent porté sur la mollesse. Dernière interrogation, la transposition scénique de cet opus semble moins évidente que le précédent. Espérons qu’ils aient trouvé d’autres ficelles pour nous emballer
On avait déjà confessé un goût prononcé pour ceux qui abordent la chanson française avec des envies résolument indé. Dans ce contingent, Volin nous avait beaucoup plu et on retrouve son leader Colin Vincent avec plaisir sur ce nouveau projet. Si on retrouve la même propension à garder des textes en français sur des musiques plus aventureuses, le style a un peu changé.
Accompagné de Maxime Rouayroux, (...)
Si on ne reçoit qu’avec parcimonie des nouvelles musicales de Pologne, force est de constater que celles qui nous parviennent sont toujours au minimum dignes d’intérêt (The Bullseyes, Izzy and the Black Trees) et on ajoute You.Guru a la liste.
Ce que propose le trio n’est vraiment du post-rock, mais un rock instrumental enlevé, pulsé. Un genre de math-rock qui serait allé se promener ou du Holy Fuck (...)
Il y a belle lurette qu’on célèbre des artistes provenant de la confédération helvétique. De Bitter Moon à Ventura en passant par Gina Eté, Odd Beholder ou Fai Baba, il y a clairement de quoi faire. La liste est longue et compte maintenant un nouveau non à retenir.
Quand on pratique un style électronique, il faut soit être fort subtil ou s’arranger pour que ça claque. C’est clairement la seconde option (...)
On vous avait dit en son temps à quel point on appréciait l’electro un peu vintage du duo suisse Bitter Moon. On dirait que le duo After 5:08 (Aloys Christinat et Matthew Franklin) qui les accompagne est dans un mood plus ambient. La répartition des rôles n’est pas précisée mais on se doute que les plages plus apaisées (on peut même y entendre des bruits d’eau) leur sont attribuables.
La voix de Réka (...)
Il me faut commencer par une confession : j’ai un peu de mal avec les accents québécois trop typés ou le créole en chanson (seulement en chanson, je précise...). C’est comme ça donc cette écoute commençait par un petit handicap. Alors on se lance, histoire de voir si on arrive au bout d’une écoute. Et ça marche, alors on recommence, encore et encore.
Pourquoi ? Parce que le ton pop est parfaitement (...)
Il est troublant de noter le retour de Metric quelques semaines après celui de Stars. On associe mentalement les deux groupes de Toronto parce qu’ils sont contemporains, que les chanteuses ont toutes deux participé à des albums de Broken Social Scene et surtout parce qu’ils ne nous ont jamais vraiment déçus.
On sait tout de suite qu’on ne le sera pas cette fois-ci non plus grâce à Doomscroller. Leur (...)
Même s’il y a eu quelques années fastes, même Jean-Louis Murat ne se montre pas aussi productif que Spender Krug. Lui qu’on a croisé avec Wolf Parade, Sunset Rubdown, Swan Lake et Moonface avec ou sans Siinai officie depuis l’an passé aussi sous son propre nom. Fading Graffiti n’avait pas laissé un souvenir impérissable. Mais connaissant le bonhomme, on savait qu’il ne faudrait pas attendre longtemps (...)
On a toujours eu besoin de Stars. Que ce soit conscient ou non. Ce n’est pas un appel impérieux, non, mais chaque livraison nous fait replonger. Issus de la grande vague canadienne du début du millénaire, ils s’en distinguaient un peu en tempérant l’indie héroïque du temps par une pop rêveuse mais toujours directe.
C’est quand ils chantent tous les deux qu’on a leurs moments les plus caractéristiques. (...)