mardi 23 mars 2010, par
Acceptable in the sixties
L’album de M. Ward l’an passé fait partie de ceux que j’ai trouvé agréable mais au sujet duquel j’ai trouvé trop peu à dire pour qu’un article paraisse. Je me retrouve un peu dans cette situation ici mais si vous me lisez c’est qu’il y a plus à en dire. Rien que sa partenaire Zooey Deschanel peut lancer la discussion. Il va de soi que sa carrière cinématographique donne le petit supplément de notoriété, le petit coup de sympathie qui manquait à l’exercice solo. Parce que disons-le déjà, rien de vraiment renversant n’est à attendre du côté de la musique.
La voix, je ne sais trop comment, a un côté rétro. Il faut dire que l’habillage n’hésite pas à ressembler à une certaine pop des années ’60 et elle y semble à l’aise, ceci expliquant sans doute cela. Parmi les actrices qui se lancent dans la musique, c’est quand même plus convaincant que, disons, le charisme vocal d’huitre de la pourtant acclamée fille Gainsbourg. Jamais on n’a l’impression que She And Him n’est un caprice d’actrice vu que sa voix se suffit à elle-même et qu’en plus, elle écrit tous les titres originaux, les arrangements et la production étant bien évidemment assuré par M. Ward (d’où le concept du duo mixte mais ça vous saviez déjà).
Alors qu’il y a pourtant de fort sympathiques versions personnelles des Smiths qui circulent (ici par exemple), le choix des reprises ne laisse que peu de doutes sur leurs aspirations vu qu’ils sont allés rechercher des morceaux chez des auteurs country-rock peu courus chez nous comme Skeeter Davis (jolie mélodie de Gonna Get Along Without You Now de 1964) ou NRBQ (Riding My Car, 1977). Ils s’insèrent donc assez logiquement dans le reste des morceaux.
Sur Me And You, les chœurs viennent pour moi gâcher le plaisir d’un morceau simple. D’autant que quand ils sont plus discrets (I’m Gonna Make It Better) c’est tout de suite mieux. Comme la jolie berceuse finale. La version positive, c’est dire que c’est très mélodique (accrocheur souvent même), et qu’on a besoin de douceur. Mais si on n’est pas aussi catégorique, un Lingering Still est quand même irrémédiablement kitsch jusqu’au bout du pont. Les Pipettes ou El Perro Del Mar étaient arrivées à mieux transcender le genre, avec une fière santé canaille dans le premier cas, avec un humour noir mélancolique dans le second. Peut être sont-ce les chœurs, la gentillesse extrême du propos, ou les violons très typés d’un Home.
Il y a les albums de folk-pop sympas et un peu nunuches et puis il y a les albums folk-pop sympas et un peu nunuches avec Zooey Deschanel. On écoutera plus volontiers les seconds qu’on oubliera de toute façon comme les premiers. Bien exécuté, très mélodique, pas nocif pour un sou, le folk pop très teinté de références sixties manque quand même de cachet pour surnager en-dehors de la voix charmante et de la sympathie spontanée qu’on a pour sa chanteuse.
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