mardi 25 mai 2010, par
Beauté désolée
La possibilité laissée aux lecteurs de laisser des commentaires nous permet souvent de faire des découvertes. Laurent et d’autres (Mmarsupilami) en ont souvent profité pour nous faire des suggestions qui ont souvent frappé juste. Ainsi le nom de Lilium a-t-il été soulevé en réaction à la critique de John Grant et comme presque toujours, cette découverte était à faire.
Quand j’écris un article, je ne jette souvent un coup d’œil à la biographie d’un groupe qu’au dernier moment, et ce scrupule tardif n’a d’autre but que m’empêcher de lâcher des énormités. L’avantage est que ça ne brouille pas l’écoute (pour reprendre une contrepèterie célèbre) mais quelquefois, il faut remettre les choses en perspective. Lilium est donc un projet initié par Pascal Humbert, qui a été bassiste de16 Horsepower et plus tard de Woven Hand (qui revient, on en reparlera). Et franchement, ce détail aurait pu se deviner tant la familiarité avec l’univers de David Eugène Edwards est patente.
Les autres noms qui m’étaient venus tout de suite à l’esprit dès les premières notes sont Calexico et Black Heart Procession. Des premiers ils ont le détachement, l’utilisation d’instruments très connotés americana (steel guitar, trompettes) pour en faire une musique plus intime et moins ‘folk’. Des seconds on retrouve souvent la majesté sombre (Her Man Has Run). Comme ça vous situez la famille musicale. Donc un pan sombre et hétéroclite que ceux qui savent relient à Tom Waits. Ne voulant pas céder à la facilité de citer des références que je ne maitrise pas, je ne m’y hasarderai pas.
Ce Felt pourra aussi apparaitre comme un peu plus neurasthénique que ces points de repère. Ce n’est pas un reproche pensez-le bien, mais un caractéristique dont il faut tenir compte. Si vous allez au cinéma pour voir des films d’action exclusivement, si le strass et les paillettes sont des éléments indispensables de votre plaisir musical, alors il se peut que vous vous détourniez de cette sécheresse où je me suis personnellement très vite retrouvé.
La voix féminine a juste ce qu’il faut de langueur. Il n’est sans doute pas exagéré de la rapprocher de celle de Hope Sandoval, surtout sur Mama Bird. Le ton est cependant un peu différent, plus proche du bric-à-brac que du blues plus linéaire de la donzelle qui sourit autant que Vladimir Poutine à un enterrement. La voix masculine (Kal Cahoone) lorgne parfois du côté de Pulp (Miracle), qui n’est pas exactement un groupe des grands espaces Outre-Atlantique je dois bien dire.
Osons le dire, certains passages sont un peu trop arides, comme l’instrumental Amsterdam-Paris et Believer est bien un peu lugubre. Mais ce côté assumé, intransigeant dans la démarche mais accessible dans le résultat me plait bien. Si l’évocation des groupes américains des grands espaces un peu sombres vous met en appétit, je ne peux que vous recommander ce Lilium gavé de sincérité humaine.
http://www.myspace.com/liliummusic
En caricaturant, on avait défini le style de Rural Alberta Advantage avec une voix éraillée et une batterie fièrement en avant. Et on a tout ça ici, d’emblée. On se retrouve d’autant plus en terrain connu que les 6 premiers morceaux sont ceux de The Rise EP paru l’an passé. Ce qu’on en a dit tient toujours bien évidemment.
Mais il y a encore quelques morceaux saignants comme Plague Dogs. C’est (...)
Chez Sufjan Stevens, il y a les choses qu’on admire et celles qu’on adore et ce ne sont pas nécessairement les mêmes. Et si chez les fans de la première heure le meilleur était au début, c’est sans doute son fantastique Carrie and Lowell qui a été le plus acclamé et est considéré comme la ‘base’ de son style. Parce que Sufjan, c’est bien plus large que ça, entre albums hénaurmes et risqués, ambient pas (...)
L’album enregistré en Islande semble être un passage obligé pour bien des musiciens. A l’instar de compatriotes comme John Grant ou Low Roar (le regretté Ryan Karazija), Blake Aaron Henderson a suivi les conseils de son ami harpiste Úlfur Hansson et est allé enregistrer son cinquième album sur la fameuse île.
Et comme presque tout ce qui émane de ces terres d’exception, il en ressort une délicatesse (...)
S’il n’est pas immédiatement associé à une scène folk historique, le pédigrée de Rufus Wainwright ne laisse pas de doute. Il est le fils de Loudon Wainwright III et Kate McGarrigle (chanteurs folk proches de la scène de Laurel Canyon) après tout et tant qu’à rester en famille ses sœurs Lucy et Martha sont là, sa tante Anna McGarrigle aussi. Mais ce n’est pas vraiment un album familial pour autant, il y a (...)