mercredi 30 juin 2010, par
Passage en force
Découvrir un album de Wolf Parade en concert, c’est un peu comme s’initier au vélo sur les pentes du Ventoux. C’est un peu trop aride et ne donne qu’une vague idée des plaisirs futurs. Le déluge sonore des Nuits Bota nous avait donc donné la tendance que vient confirmer la sortie du troisième album du groupe de Montréal. C’est-à-dire que la puissance leur permet de faire passer beaucoup de choses, y compris une certaine baisse de régime question imagination.
Mais recommençons au début. Ne tournons pas autour du pot : Apologies To The Queen Mary, le premier album de wolf Parade, est un de mes jalons de la décennie. Cinq ans après sa sortie, il reste d’une incandescence jamais prise en défaut. Depuis, on a eu droit à un bon second album et surtout une foule de projets parallèles. C’est presque aussi immuable que les migrations des oiseaux, une fois par an au moins on a des nouvelles d’un des deux leaders de Wolf Parade, avec Sunset Rubdown ou Swan Lake pour le chanteur au clavier Spencer Krug, Handsome Furs pour le chanteur à guitare Dan Boeckner.
Comme tant de groupes, ils ont du mal à réussir un album comme leur premier. Mais leur remède est facilement trouvé : une énergie de tous les instants, par un son plein et compact, combinant le clavier et la guitare et leurs timbres assez particuliers. Avec un peu d’expérience (et des concerts), on arrive à distinguer la voix de Dan de celle de Spencer. Palm Road par exemple semble taillé par Dan. On se dit d’ailleurs que certains morceaux se seraient mieux débrouillés avec le son très sec des Handsome Furs.
Mais j’ai eu l’impression d’une annihilation mutuelle de l’énergie sèche des Handsome Furs et de la folie débridée de Sunset Rubdown qui déteignait sur le génial morceau Kissing The Beehive. Peut-être que cet album est celui qui prouve que Wolf Parade n’est plus le point d’incandescence de deux talents, maintenant que les exercices séparés ont prouvé leur intérêt propre. Peut-être que je réfléchis trop aussi.
Les montagnes russes sont encore là, mais le manège n’est plus enchanté. Ils résistent donc avec des chœurs et un cœur gros comme ça (Little Golden Age), remontant un morceau qui s’empâtait. Ou alors en tentant la répétition, le riff lancinant (In direction Of The Moon). Podody’s Nerfect (sic) se contente d’un petit gimmick assez réussi. Et d’une manière générale, en jouant plein pot. C’est elle qui sauve un Shadow On The Mountains qui sonne comme une version moins débraillée de Sunset Rubdown.
Les claviers sont un peu plus typés, mais bon, on est à mille lieues des années ’80 (Ghost Pressure en est un chouia plus proche). Un morceau comme What Did My Lover Say est bon, mais il plane quand même l’ombre de California Dreamer ou Kissing The Beehive d’une autre trempe.
Il faut se faire une raison, l’accepter, en faire son deuil presque, cet Expo 86 est en retrait par rapport au précédent qui lui-même, etc… Comme souvent en cas de désamour transitoire et léger, l’appréciation a été fluctuante. On n’a pourtant pas à déplorer un mauvais album et il reste toujours impossible de confondre ce groupe avec un autre. Mais le passage en force systématique lasse sur la longueur. Rien ne déçoit, mais quand l’écoute se termine, on n’a pas cette impulsion vers la répétition qu’on avait auparavant. Aurait-on changé ? C’est possible, mais eux aussi, c’est indéniable. Et d’un groupe qui nous a tant donné, on attend plus qu’un chouette album énergique, même intense, même méritant intrinsèquement ses quatre étoiles. Cette étoile en moins est celle du transi un peu déçu. De la pure humeur. Pas trop impatient de parler d’Arcade Fire, moi…
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