Accueil > Critiques > 2004

Modest Mouse : Good News For The People Who Want Bad News

jeudi 10 août 2006, par marc


Réduire un album à deux titres est réducteur. Oui oui oui. Mais si ces deux titres sont exceptionnels ? Bon, on remettra à plus tard la résolution de cette fort plaisante aporie.

C’est un peu par hasard que j’avais connu Modest Mouse. Les surgissments parfois furieux de l’album The lonesone crowded west (signalons l’inspiration certaine avec laquelle tous les titres de la discographie sont composés) m’avaient rendu ce groupe sans prétention (voir le nom, hihihi) fort attachant.

Les deux premiers titres de cet album, le sentimental The world at large et l’impeccable Float on à l’intro vraiment excellente sont donc, on l’a dit incontournables. Et le reste alors ? Très varié, à l’inspiration pouvant se situer chez dEUS (ou ailleurs, je soupçonne fort ces américains de ne pas être obnubilés par Anvers) ou dans le rock post-punk à la Violent Femmes (Dance hall), voire dans la fanfare déglinguée à la Tom Waits (Devil’s workday).

Une des tendances lourdes de la musique allternative (en réaction à des Muse et Radiohead ?) est de produire du son pas trop propre. A ce jeu, des groupes comme les Libertines poussent le jeu très loin. Ici, c’est une grande envie de jouer (palpable par exemple sur le funk agricole de The View) qui prédomine. Are you dead or are-you sleeping ? nous demandent-il sur Satin in a coffin, comme pour s’assurer qu’on s’amuse autant qu’eux. De nos jours, des notes d’harmonium, de banjo ne sont plus taboues et sortent du ghetto pour notre plus grand plaisir (Milo). Bon, si la fin est plus anecdotique, on mettra ça sur le compte de l’abondance (16 titres).

En résumé, deux titres très accrocheurs et le reste qui vaut le détour pour les personnes curieuses et festives. Un fort bon album donc ? C’est ça. (M.)

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • The National - Laugh Track

    Oh, un album surprise ! Enfin, quand Space Invaders et Alphabet City sont sortis le 17 août, un album semblait se profiler. Il avait déjà un titre, une tracklist, une date de sortie des collaborations et puis hop, tout s’est calmé avant que l’annonce officielle se fasse en concert la veille de la sortie. Etrange tactique sans doute mais qui peut aussi trouver des justifications. Annoncé comme plus (...)

  • Shamir - Homo Anxietatem

    Un petit coup d’oeil à son Bandcamp ne laisse pas beaucoup de doute sur ses préoccupations. Le neuvième album de l’artiste de Philadelphie est concerné par la question du genre. Mais ce n’est pas ce qui frappe d’emblée à l’écoute de cet Homo Anxietatem, c’est plutôt la voix. Haut-perchée, elle est une des caractéristiques les plus remarquables de cet artiste.
    Elle peut être une limitation aussi, jouant (...)

  • Anohni and the Jonsons - My Back Was a Bridge for You to Cross

    Une limitation connue de la critique est qu’elle intervient à un temps donné, dans un contexte. Or on sait que les avis ne sont jamais constants dans le temps. Ainsi si I am a Bird Now a beaucoup plu à l’époque, on le tient maintenant comme un des meilleurs albums de tous les temps, tous genres et époques confondus. Cette proximité crée aussi une attente quand que les Jonsons sont de nouveau de la (...)

  • Swans – The Beggar

    Maintenant je me sens optimiste. Ma couleur préférée est le rose. J’espère que vous allez apprécier cet album.
    Ce n’est pas le genre de citation qu’on attend de la part de Michael Gira pour présenter ce The Beggar. Certes, on n’attendait pas un aphorisme désespéré, mais quand on connait Swans et leur aura de danger, il y a de quoi être un peu intrigué. Mais rassurez-vous, même si les changements de (...)