jeudi 4 novembre 2010, par
Ça
Evidemment, l’objet dont il est question aujourd’hui se présente sous forme de cd, de vinyle et de téléchargement mp3. Mais par rapport à ce qui nous occupe le reste du temps, l’évaluation va se révéler problématique. On parlera donc de ‘ça’, sans le mépris qui accompagne souvent cette locution trop vague. Toutes proportions gardées, on pourrait comparer ça à une critique d’humoriste. Si vous trouvez ça drôle, pas de problème, on peut discuter des détails. Si ça ne vous fait pas rire, rien à faire, c’est un blocage qu’il n’est pas possible de surmonter.
Qu’un type ait couché des embryons de morceaux pareils sur papier, ait recruté des musiciens et enregistré puis assuré la promotion d’un ovni pareil tout en ayant une certaine crédibilité est assez hallucinant. J’aime bien, ne vous méprenez pas. Et surtout, on a besoin de ces artistes au culot immense pour compenser tout ceux qui se prennent trop au sérieux ou ont une peur terrible du mot de travers. Ce qui fait qu’on peut s’esclaffer devant l’un ou l’autre effet réussi (Le Rêve par exemple), comportement qui est rarement induit par les chanteurs en général.
On peut aussi dire qu’il en a fait du chemin Katerine, quand on pense qu’il y a quinze ans, il pratiquait une bossa minimale et un humour pince sans rire. Il aura fallu attendre l’album Robots Malgré Tout pour que quelques titres (Louxor J’adore) parviennent à dépasser le cercle des initiés. Et il s’est sans doute élargi avec le formidable titre La Banane. Entre nous, êtes-vous arrivé à vous extirper cette banane de la tête (c’est une image) ?
Les morceaux de ça tournent d’une hypothétique idée. Ce qui donne de purs ovnis où les paroles sont, heu… minimales (J’me sens mal/J’me sens bien ad lib et… c’est tout pour Bien Mal), voire un peu indigentes. Ca ressemble souvent au pari « chiche que j’arrive à faire une chanson avec ça ». Par exemple, les quatre notes du démarrage de Windows. Disons tout de suite que ce pari est gagné mais on doit aussi prendre patience quelques fois, sur l’énervant Philippe ou (qui est quand même rigolo) ou en de nombreuses autres occasions. N’allons donc pas tenter l’exégèse du délire ordurier La Reine d’Angleterre qui semble constituer le chainon manquant entre Divine Comedy et Didier Super. Très étrangement, j’ai pensé au premier et à son Booklovers sur le name-dropping culturel de Morts – Vivants. Signalons aussi que les Snuls étaient déjà allé plus loin que J’aime Tes Fesses avec J’aime Ton V.
Il faut évidemment aborder le volet musical. Et étrangement c’est là-dedans qu’il y a la plus grande cohérence. N’attendez cependant pas une inventivité folle ni une déviation pour l’étrange fascination de la chanson française pour la pop des années ’70. La bonne nouvelle donc, c’est que sur le plan de l’accompagnement sonore, ça ne tourne jamais à la punition. De plus, on remarque moins de dispersion que par le passé, comme si tous ses délires devaient se voir vêtus des mêmes atours. Ce qui permet quand même de passer de l’accompagnement distancié au punk en robe de chambre (Liberté).
Rayon collaborations, on retrouve aussi bien des acteurs un peu attendus (Jeanne Balibar par exemple) que des apparitions plus déroutantes. Faire dire à ses parents« il veut faire un film avec une femme nue et des handicapés » est sans doute une expérience borderline.
Difficile à critiquer et presqu’impossible à évaluer, ça va diviser immanquablement. Alors que bien des morceaux sont franchement exaspérants, on ne peut que saluer ce culot, cette bouffée d’« autre-chose », cette faculté à nous surprendre qu’il est un des rares à posséder encore.
Non, sincèrement, il en reste encore beaucoup des chanteurs français à découvrir ? Entre Max Darmon, Acquin ou Prattseul, cette année a été riche en rencontres. On ne va pas s’en plaindre, c’est certain, parce que la connivence s’est établie assez vite.
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