vendredi 25 février 2011, par
Château mouvant
Si vous êtes comme moi, le nom de Loch Lomond vous évoque plus l’Ecosse ou le whisky du Capitaine Haddock (et qui existe vraiment, je veux dire le whisky) qu’un groupe de Portland, Oregon. L’honneur est sauf donc, puisque l’endroit auquel le nom du groupe fait référence n’a rien à voir avec son origine. Je l’avoue aussi, cette provenance très appréciée (The Decemberists avec qui ils ont tourné d’ailleurs, Menomena, The Shins, Eluvium…) m’a poussé à découvrir cette formation.
Et, d’emblée, on peut penser qu’on tient là un exemple de plus d’une musique acoustique très rêveuse, courant hypothétique dans lequel on pourrait inscrire Efterklang déjà cité, DM Stith et autres. Mais ces premiers titres peuvent donner une fausse impression sur l’album. Parce qu’imperceptiblement, comme un château qui bougerait quand on ne le regarde pas, l’album quitte les rivages nets et tracés pour s’aventurer dans des eaux moins répertoriées (Earth Has Moved Again). On n’est pas trop surpris dès lors de rencontrer le pastoral (dans l’acception actuelle, on se réfère à Fleet Foxes) Egg Song, une balade en apesanteur (Water In Astoria), voire carrément des instrumentaux qui flottent (Waters Bells). Ces mélanges sont subtils, et ils arrivent à combiner plusieurs des tendances évoquées sur certains morceaux comme Blood Bank.
Loch Lomond est un groupe aux multiples chanteurs, ce qui nous gratifie de quelques résurgences de chœurs et de quelques voix de tête assez particulières (Alice Left With Stockings And Earrings)
Il faut l’avouer, il m’a fallu du temps pour être complètement séduit. Parce que cette évolution implique un peu d’abandon et d’attention, ce qui n’est pas aussi antinomique qu’on pourrait le penser. Il semble donc très facile de passer à côté de cet album subtil et familier, et ce serait vraiment dommage parce que cette subtilité mérite la découverte. Comme les très inclassables Efterklang, ils sont arrivés à un point d’équilibre entre surgissements et tradition apaisée.
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