lundi 7 février 2011, par
Ligne d’attaque
C’est à partir de la constatation que j’écoutais toujours la même chose que l’idée m’est venue de rechercher quelque chose d’un peu différent. Et donc j’ai décidé de découvrir un nouveau groupe de post-punk. Pour la diversité, on repassera. Par contre, on tient peut-être avec ce quatuor londonien une alternative pour ceux qui ont été déçus par l’évolution de certaines formations au son ample et usant de ficelles d’il y a 30 ans. On le sait, mais on écoute volontiers ceux qui tirent ces ficelles avec plus d’envie.
On a perdu Interpol, on a perdu Editors, pourquoi pas ceux-ci ? Comme toujours, ce sont les intentions perçues et la qualité des morceaux qui créeront la base de l’indulgence. L’usure ou la stadiumite étant des phénomènes récurrents chez ces groupes qui ne s’appellent pas Wire, un renouvellement par la base est souvent nécessaire. On ne parlera donc pas, en langage footballistique (peu usité en nos colonnes), de changement ‘poste-pour-poste’ mais de renforcement de la ligne d’attaque.
Pour les amateurs du genre (j’en suis), on profitera d’After The Flood ou du refrain puissant de Five Trees. On n’est pas dupes, on n’ira pas crier sur tous les toits notre admiration sans borne pour une originalité divine, mais bon, ce serait grognon de bouder son plaisir si plaisir il y a. Ils m’ont semblé avoir ce qu’il manque aux derniers Interpol, à savoir une envie d’en découdre d’un groupe qui a encore tout à prouver. A force d’écouter des émules d’émules, on va forcément saturer un jour. Ou devenir plus exigeants.
Ce Palace qui commence de façon tonitruante s’assagit en progressant, passant du neuf à l’ancien, du poste de candidat pour le remplacement de groupes trop ambitieux à l’évocation du retour d’un retour, celui d’une résurgence des années ’90 de Strangelove ou Delicatessen. The Shore est presque une balade de Morrissey une octave en-dessous, avec une petite remontée très digne mais qui pâtit pour moi de la comparaison avec les paroxysmes d’un Iliketrains. Cette variété est bienvenue, surtout que ces morceaux sont réussis, sans avoir la force de frappe des quelques titres placés d’emblée. On pourra moins se passionner quand ils se font plus alambiqués le temps de O Maybe I, qui tente ce que de rares comme Echo and The Bunnymen ont pu réussir. Un peu d’héroïsme reviendra le temps de l’enlevé All The Eastern Girls.
Dans la colonne des points forts, il y a la voix du chanteur Lewis Bowman. Un peu moins caverneuse que barytons Banks et Smith, elle évoque Richard Hawley quand elle ralentit et peut aussi rester digne dans un registre plus aigu (Fine Light) ou plus élégiaque (Paper Thin), mais la langueur est moins percutante.
Avec ce genre de formation on n’est à l’abri de rien, pas même du succès. C’est tout le mal que je leur souhaite en tous cas, et j’aimerais avoir votre avis éclairé sur la question. La puissance du son montre en tout cas une ambition certaine.
http://www.myspace.com/chapelclub
Une certaine distance vis-à-vis des artistes qui sont critiqués ici rend incongrue la proximité géographique. 1480 est un morceau ici mais aussi un code postal. Y a-t-il une école wallonne de la turbulence ? Si on se réfère à La Jungle et ceci, ce n’est pas impossible. Est-ce une coïncidence s’ils font tous deux partie du catalogue Rockerill ? Nous ne le pensons pas.
Mais cet album produit (…)
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