lundi 14 février 2011, par
Intemporel
Après la Rotonde de la veille, c’est l’Orangerie qui était la destination du jour pour prendre sa ration de décibels.
Lesquels ne tarderont pas puisque c’est le duo gantois Madensuyu qui nous prend à froid. La tension est palpable, la combinaison guitare/batterie sans faille et un public venu pour les maitres de la tension que sont Wire n’a pas pu être déçu. La prestation est rageuse, précise, sincère, et ménage de bons moments de vraie intensité. C’est rare qu’on reste à ce point sur notre faim à la fin d’une prestation.
Post-punk, voilà à quoi on voudrait réduire Wire. C’est à la fois très juste puisque ce sont eux (et d’autres, soyons honnêtes) qui feront passer le punk de poussée de fièvre à autre chose qui le dépasse. Wire ne ressemble pas à d’autres groupes, ce sont les autres groupes qui s’en inspirent. Wire n’est pas un vieux groupe de 1976, c’est un groupe contemporain dont l’origine est ancienne. Ce ne sont pas vraiment des précisions, mais presque une inversion de paradigme.
Leur concert, après un Red Barked Tree de haute volée, est à la hauteur. La musique est toujours altière, et leur capacité à enchainer sans encombre des morceaux dont la composition a été faite avec 25 ans d’écart est toujours réjouissante. Oubliez le mode best-of, c’est un concert pour fans, je dirais même pour initiés (Daniel me souffle Kidney Bingos que je n’avais pas identifié), tant leur patte particulière réclame un peu d’habitude pour donner sa pleine mesure. Certes, ce ne sont plus des faisans de l’année, comme en témoignent les lunettes suspendues au cou de Graham Lewis ou les paroles sur un pupitre que regarde très souvent Colin Newman. Mais leur côté roublard est toujours réjouissant. Cette fois encore ils ont emmené un quatrième acolyte au look juvénile nineties qui ajoute sa dose de noise. La découverte pour moi cette fois (je les avais déjà vus), c’est la précision et le groove de la basse, épice qui permet de les distinguer.
On ne va pas voir Wire pour être surpris, ou par nostalgie d’un âge d’or. On va voir comment un groupe garde une personnalité unique pendant 35 ans. Et on en sort forcément satisfaits.
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