lundi 2 mai 2011, par
Melting-pot daté
C’est rarement le cas, mais le producteur de ce premier album des Français de Rafale m’est mieux connu que les deux autres protagonistes Julien Henry et Marc Aumont. Arnaud Rebotini est en effet connu aussi bien pour son travail avec Black Strobe que pour ses œuvres solo ; j’avoue être plus familier du groupe, pas toujours d’une subtilité folle, mais qui reste amusant sur scène, où son côté Motöthead electro est à même d’assurer le spectacle. On ne sera donc pas surpris de retrouver (souvent en plus subtil, ce qui n’est pas un exploit en soi) la même énergie exprimée sur un son lourd et menaçant. C’est exactement comme ça que commence cet album en tous cas.
Première constatation, la variété est bien présente, à tel point qu’on les sent très soucieux de couvrir le spectre le plus large possible. Ce qui nous amène logiquement à préférer certains morceaux à d’autres tout simplement parce que le style nous parle plus. Mais ce n’est pas un passage en revue exhaustif, vu que beaucoup des tendances actuelles (le dubstep par exemple) ne sont pas abordés, pour privilégier quelques sons plus datés.
Rafale est sans doute en ordre de cotisation auprès de la FFD (Fédération Française de Distorsion), ce qui nous vaut un Life In Mono d’une subtilité toute relative mais qui n’a pas été testé par nos soins dans des conditions d’utilisation réelles (c’est-à-dire sur un dancefloor pas trop tôt et pas trop à jeun non plus). On retrouve donc une veine Ed Banger qu’on pensait éteinte, de même qu’un soupçon de revival electroclash (Revival ou L’Animal), quand on ne rappelle pas carrément l’Italo-disco à notre bon souvenir sur Endless Disco. Mais le tout est passé à leur sauce, donc plutôt puissant et lourd. D’une manière générale, il faut dont aimer le spectaculaire, la pyrotechnie et la puissance.
Cette matrice peut se teinter de trance Everglades, mais personnellement, dans le genre, ma préférence va à l’entêtant Never Ever, plus léger et qui semble vouloir faire revivre l’allant de certains Underworld. a leur crédit, on peut aussi dire qu’insérer des instrumentaux est une bonne idée. Ils permettent en tous cas de ne pas laisser retomber l’ambiance sans forcer à une suite ininterrompue de morceaux sudoripares.
Écouter dans des conditions calmes un album très varié et qui vise le dancefloor n’est pas le meilleur service qu’on puisse rendre au premier album de Rafale. Certains morceaux séduisent vraiment, et l’ensemble ne manque pas de cohérence malgré la versatilité, mais l’impression de déjà-entendu reste un peu trop prégnante vient contrebalancer la cohérence du son de ce disque.
http://rafale.tv/
http://www.myspace.com/rafalemusic
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