vendredi 10 juin 2011, par
Continuité
Avant de me lancer dans la finalisation d’un article, je vais souvent relire ce que j’ai pu dire de l’album précédent. C’est parfois intéressant, surtout quand il y a plusieurs années entre les publications. Il est donc tentant de renvoyer à la tardive critique des Jours Sauvages parce que finalement, ce qui a été dit reste d’application. Ne vous y trompez pas cependant, parce que Rouge Fer n’est en aucun cas une redite, mais toutes les tendances du second album se retrouvent sur le troisième.
Tout d’abord, Joseph d’Anvers reste un genre à lui tout seul, et sa musique arrive toujours à s’accorder avec ses textes. Il peut en tous cas faire passer des morceaux sur leur seul tempo (Radio 1), même si parfois son modernisme tombe à l’eau (D.A.N.G.E.R.).
Il reste aussi comme sur le précédent des réminiscences de sa première façon, et c’est sans doute là que se trouvent les meilleurs moments. On sent que le premier morceau risque d’être celui qu’on ajoutera le plus facilement à la liste de ses réalisations indispensables. Les violons s’enroulent et s’entortillent, complexes et accessibles, beaux tout simplement. Et puis il s’en dégage une certaine sensualité. La résilience est un concept commun à la neuropsychiatrie et à la mécanique des matériaux et cette valse est aussi plus proche de ce que j’ai d’abord aimé chez lui, ce détachement à la fois froid et personnel, intime et glacé à la fois.
Il persiste également à utiliser le procédé couplet en français/refrain en anglais. Les collaborations étant anglophones, c’est somme tout logique. Mais quand il se lance lui-même dans la langue de Morrissey, l’accent n’est pas son point fort (Always Better), ce qui contraste avec l’aplomb avec lequel il s’approprie une forme moderne. D’autres compatriotes essaient aussi cette voie avec des succès irréguliers comme Gaëtan Roussel sur son premier et acclamé premier album (Always Better). On a déjà parlé de la difficulté de faire du rock en français et on peut dire que dans le genre, en passant du plus orchestral (dans l’acception Benjamin Biolay du terme) au plus direct Les Anges Déchus qui se permet une petite envolée finale, il reste un des meilleurs artisans du moment.
Un album de Joseph d’Anvers, il faut le laisser infuser, et c’est d’autant plus surprenant que la forme est souvent assez pop. Donc c’est dans quelques mois qu’on pourra déterminer s’il rejoint ses deux prédécesseurs dans la liste des albums qu’on écoute très régulièrement. Pour l’heure, on peut dire que l’évolution est logique, même si le ton du premier album était plus proche de mes gouts. Mais il n’en reste pas moins que cet artiste reste indispensable dans une scène française parfois frileuse.
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