Accueil > Concerts

Ryuichi Sakamoto et Alva Noto, AB, 23/05/2011

mardi 24 mai 2011, par Seb

Un concert sans chanteur, sans guitare ni batterie à moins 90dB ? C’est possible !


Vous êtes fatigués des Nuits Bota et vos oreilles demandent un peu de repos ? C’est à l’AB qu’il fallait être ce lundi pour le concert de Ryuichi Sakamoto et Alva Noto. Chose peu courante, la salle est complètement en configuration assise et même s’il était encore possible d’acheter sa place, la salle est presque pleine et on se retrouve assez haut placé.

La rencontre d’un pianiste contemporain et d’un extrémiste du minimalisme allemand sous le pavillon Raster Noton est excitante et intrigante (même s’ils n’en sont pas à leur premier essai). Avant même de commencer, le décor est posé, un piano sur la gauche et un desk futuriste façon post Star Trek sur la droite. Dès les premières notes, l’ambiance minimale s’installe. Un visuel sous la forme d’un large écran appuie tous les sons émis de manière synchrone par les deux artistes. On reconnait immédiatement la patte du label avec ses formes géométriques épurées. Lignes et points en noirs et blanc soulignent parfaitement la l’ambiance. Ce visuel ne nous lâchera plus. Revisité à chaque morceau, il contribue grandement à pénétrer cette musique assez élitiste il faut l’avouer.

Les compères se complètent à merveille. L’Allemand distille ces basses sourdes ponctués de clic and glitch pendant que le Japonais se ballade sur son piano de manière éthérée, pas de grandes envolées complexes. Le minimalisme à l’état brut.

Les constructions ne sont cependant pas simples et on ne peut s’empêcher de penser que la frontière avec le soundscape est proche, tant les atmosphères sont parfois apaisantes, tantôt tendues mais toujours intenses. C’est un peu comme si vous réveillez un matin dans votre lit mais sur la lune. Vous êtes bien lové dans vos draps mais un peu perdu dans cette immensité. L’acoustique de la salle frôle encore une fois la perfection et permet un rendu impeccable afin que l’immersion soit totale. (On atteindra rarement les 90dB... sauf lors des applaudissements...). Une réinterprétation minimale, un peu déstructurée du mythique merry christmas Mr Lawrence est également de la partie.

Après 1h30 de concert, le voyage se termine, il est temps d’atterrir et de retourner à la vie un peu plus normale

(Photos à titre purement indicatif... GSM oblige)

    Article Ecrit par Seb

Répondre à cet article

  • Okkervil River + Jawhar, PIAS, 29/03/2018

    Ca faisait un peu de temps qu’on n’avait plus parlé de concerts ici. D’autant plus que le temps avait manqué pour relater les deux derniers déplacements. L’endroit du soir est nouveau puisqu’on découvre le siège de PIAS, qui abrite aussi un très bel assortiment de vinyles et une salle de concert intime et accueillante.
    Le programme était pour nous un ’double bill’, ce genre de proposition qui associe (...)

  • Albin de la Simone, Nuits botanique, 11/05/2017

    Le plaisir de la découverte fait évidemment partie de ce qu’on aime en concert mais on ne boudera jamais une valeur sûre. Jamais on n’a été déçus par Albin de la Simone et il va garder son brevet d’invincibilité.
    Ce jeudi lance donc les Nuits Botanique et comme tous les ans, une belle programmation, une bonne ambiance et sans doute une météo mitigée.
    Cette bonne ambiance nous a fait rater le début (...)

  • The Dears, Plants and Animals, Botanique, 21/02/2017

    D’habitude, les compte-rendus de concert sont écrits avant que les photos ne soient disponibles. Cette fois-ci pourtant, il n’y en aura pas. Pour la première fois en dix ans et après une centaine de concerts (à vue de nez), mon ami l’appareil photo n’a pas été autorisé à entrer avec moi...
    Mais bon, on était là pour écouter de la musique surtout et on n’a pas été déçus de ce côté-là. L’affiche du jour (...)

  • Jeanne Cherhal, Théâtre 140, 20/01/2017

    Il est bon de temps en temps de revoir en concert ceux qui nous enchantent sur disque. Et le dernier Jeanne Cherhal avait confirmé ses bonnes dispositions. Sa très longue tournée maintenant clôturée passant par notre capitale, il était plus que tentant de reprendre contact avec le Théâtre 140.
    La formule piano-voix ne permet pas d’approximations, et quand le talent le permet, c’est souvent un grand (...)