samedi 12 mai 2012, par
Je dirais même plus : Aaargghh
Un artiste qu’on adore, qui vient de sortir un album fantastique, une salle à la mesure de l’événement, on voit qu’il convient de multiplier les qualificatifs pour suggérer que l’attente était grande.
La première partie, c’est évidemment déjà Dominique A. On avait un peu prévu le coup, et réécouté La Fossette. La nouveauté de cet album est indéniable, et on comprend qu’il ait suscité autant de vocations, mais il faut le dire si on est honnête : l’écoute intégrale en est rude, et si on en décèle rapidement quelques perles, certains passages restent ardus. Reprendre cet album en intégralité sur scène, à trois (il est aidé de son guitariste et du pianiste qui est aussi l’arrangeur). Avec sa façon de chanter actuelle, un peu de puissance, les morceaux de cet album novateur prennent un tout autre visage. Évidemment, on connait par cœur un Courage Des Oiseaux, mais si c’est de loin le morceau le plus connu, il y a aussi d’autre grands moments, comme Va t’en ou Trombes d’Eau. Voilà, après 45 minutes, on a déjà eu un rappel du talent de Dominique.
Qui revient 20 minutes plus tard avec 9 musiciens, dont 5 instrumentistes à vent. C’est que l’époustouflant Vers Les Lueurs comprend beaucoup d’orchestrations classiques organiques qui confèrent à l’album de l’année (oui, bon, on n’est qu’en mai, mais bon, qui va surpasser ça ?) un cachet particulier. Quand après une introduction instrumentale le hautbois entonne les quelques notes d’introduction de Contre Un Arbre, on sait qu’on doit serrer les ceintures, qu’on ne redescendra pas de sitôt.
Dominique Ané a un physique puissant, mais a une gestuelle délicate qui contraste. Sa musique, elle, a la même ambivalence, entre puissance sonore pure et sensibilité à fleur de peau. C’est ce qui permet de ne jamais être mièvre. Ça et la justesse de l’interprétation, l’intensité. Évidemment, les musiciens sont talentueux aussi, c’est indispensable. Tout l’album y passe, et nous passons donc par toutes ses couleurs. De l’implacable Parce que tu étais là à l’évocation de Close Ouest, au lumineux (forcément) Rendez-Nous La Lumière en passant par le chorus intense du Convoi, tout passe en force et en douceur.
Une petite respiration, puis il reviendra avec son pianiste (à l’accordéon pour le coup) reprendre le toujours troublant Le Sens, pièce essentielle si pas trop accessible de son précédent La Musique. Et puis il exhumera
En Secret d’Auguri pour nous achever par Le Métier De Faussaire. Voilà, deux heures trente de musique pour évoquer le chemin parcouru, montrer qu’il est au sommet, qu’il est prêt pour rempiler pour vingt autres années.
Un avis de consommateur maintenant, au cas où un responsable de ce genre de choses serait à l’écoute : on espère que cette tournée donnera naissance à un album ou un DVD. Il serait dommage de priver le public d’un aussi bon moment et je ne vois pas de meilleur moyen pour répandre la bonne parole.
Les Nuits Botanique 2012 ont déjà connu un sommet, et on voudrait que ça se sache.
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