dimanche 8 juillet 2012, par
J’entends des voix
Une semaine après le gigantesque Werchter, direction Liège pour un festival à la taille plus petite. Ce qui a ses bons côtés, le parking aux alentours est aisé, le site bien agencé et c’est sans doute là qu’on mange le mieux. Mais aussi un son vraiment en retrait par rapport à son grand frère brabançon.
Cette semaine comme la précédente, il fallait arriver tôt pour avoir une chance de voir School Is Cool. Leur réputation au nord du pays a l’air bien établie en tous cas et les échos sont unanimement favorables. On a l’impression que lors des cours de l’Arcade Fire Academy, ils étaient dans la même classe qu’Of Monsters And Men. Donc c’est un groupe avec un coeur gros comme ça, et qui est tout à fait à sa place sous le soleil de la grande scène encore sèche.
On vous reparlera de Birdpen, parce qu’une critique est en cours de finalisation. Dave Pen est un membre d’Archive et logiquement, cette formation joue dans la même catégorie, en en reprenant surtout la partie chant et guitare. Dans les faits, les morceaux sont bien plus étirés que sur l’album et c’est mieux comme ça. Numbers Is Now Zero est en tout cas plus convaincant avec ce son dense de guitare, et la sono qui distord un peu leur rend finalement un bon service. Deux types déguisés en la mort viendront tenir une pancarte Only The Names Change (le nom du morceau qu’ils jouent à ce moment-là) et on se dit que vis-à-vis d’Archive, ce n’est pas une assertion trop fausse. Une bonne surprise donc.
On reste dans ce hall poétiquement nommé HF6 (comme le haut fourneau, on ne rigole pas avec l’industrie ici) pour attendre Shearwater en bonne position. Dans le grand hall désert, on assiste donc au soundcheck, exercice plutôt rare en public. Sans doute que leur arrivée en direct de Suisse explique ça. Mais même complétement en roue libre et les mains dans les poches, le talent de ce groupe est éblouissant. Même avec quelques phrases pour régler un micro, Jonathan Meiburg peut flanquer la chair de poule. C’est parce qu’on le ressent si fort qu’on ne comprend pas pourquoi on est si peu à l’entame de leur prestation, qui commence par une pièce maitresse, The Snow Leopard. Toute la gamme y passe, et le groupe est toujours bien en place. Comme à la Rotonde plus tôt dans l’année, seul Animal Life verra un peu de flottement. Pour le reste, la voix reste fantastique, et les morceaux du dernier album s’enchainent sans faille. Ils reliront pourtant White Wave, tiré de Palo Alto. Le court set de 50 minutes s’achève par The Stars Of The Age, donc sans Rooks, sans Hail Mary ou Meridians, mais toujours en nous laissant ko debout.
Encore un peu sous le choc d’une prestation encore une fois exemplaire, on constate qu’on ne sortira pas tout de suite, parce que c’est le déluge dehors. On s’assied donc et entend distraitement la prestation très acclamée de Soko. Après Meiburg, constater le succès d’une artiste à l’accent aussi approximatif nous rappelle que talent et succès ne sont pas toujours cohérents…
On se doutait en écoutant le dernier album d’Edward Shape and The Magnetic Zeros que cette joyeuse bande serait nombreuse sur scène. Gagné, ils sont douze, et leurs morceaux qui sentent le foin et le patchouli passent assez bien la rampe. Mais bon, on est clairement en transit.
Les quatre Californiennes de Warpaint ont visiblement fait du chemin depuis ces Nuits Botanique où on les avait découvertes. Il y a eu ce chouette album bien évidemment, mais on sent une assurance supérieure, et leur cold-wave à guitares a pris de l’ampleur. Etrange idée par contre, après avoir fait monter la sauce pour un final d’Undertoe assez intense, de laisser une chanteuse seule pour le Baby acoustique final.
Comme le dernier album des Ting Tings ne m’avait pas énervé, je m’étais surpris à être indulgent. Sur scène, c’est par contre aussi peu convaincant que pour la première fois. La guitare semble toujours un pur accessoire, et les tubes, tous du premier album, sont repris en mode bourrin. L’intérêt des festivals est la diversité, sans doute, mais on est parfois surpris de l’écart de niveau entre les artistes.
Surtout qu’après, on va voir Patti Smith. Et cette légende du rock est exactement comme on pouvait s’y attendre. Souriante, charismatique, le grain de voix parfait, cette artiste complète peut en outre se reposer sur un répertoire inoxydable. Pouvoir commencer par Dancing Barefoot permet en tous cas de placer la barre très haut d’emblée. Elle n’aura qu’à dérouler, entre quelques extraits de son dernier Benga de bonne réputation et sa relecture du patrimoine, Because The Night et Gloria en tête. Bravo aux Ardentes d’avoir pu attirer une artiste pareille.
En écoutant les White Lies, on se doute que c’est en stade, ou à tout le moins devant une large audience fervente, qu’ils donnent leur meilleur. Le son est gros, net, solide, mais les morceaux ne tiennent évidemment pas la comparaison avec ce qu’on pu faire Editors sur leurs deux premiers albums. En gros donc, je serais tenté d’aller les revoir, mais je ferai sans doute l’impasse sur les albums.
Pour des raisons de recouvrement de programme, je ne lèverai pas cette fois le mystère Dionysos, dont les chansons m’ont toujours paru bancales. Ce sera pour une autre fois, parce que leur réputation scénique est peut-être la raison de l’engouement.
Mais comme en face il y a Morrissey, il n’y a pas match. Ca fait vingt ans maintenant que les Smiths me suivent presque au quotidien, mais je n’ai jamais eu l’occasion de le voir en concert. Après quelques projections d’extraits de vidéos, entre Françoise Hardy et The Sparks, il entre en scène, avec sa première chemise. Il est loin le temps où il snobait les titres des Smiths, et il attaque d’emblée par Shoplifters Of The World Unite. Le groupe est très solide, avec notamment un guitariste travesti. Il a une heure et demie pour livrer un tour de chant et tout s’enchainera impeccablement. La discographie est immense, et tous les choix sont possibles, donc discutables. On entendra donc logiquement ses classiques à lui (Everyday Is Like Sunday, Ouija Board, You’re The One For Me), plus quelques-uns des Smiths. Un fantastique I Know It’s Over et en guise de final, le génial Still Ill un peu bâclé. Dommage pour un de mes titres favoris, tous genres et styles confondus. Mais à part ça, la prestation de Morrissey est impeccable. Honnêtement, je ne m’attendais pas à un concert aussi ‘normal’. Sans doute que je m’étais fait des idées sur son acharnement végétarien (on a tout de même droit à l’excellent Meat Is Murder) ou son caractère fantasque. Parce qu’il est là, concentré, la voix parfaite, calme. J’ai donc vu en vrai un chanteur que j’écoute depuis tant de temps, et je n’ai pas été déçu. De quoi faire de cette journée de festival un excellent moment en tous cas. Et passé en bande, ce qui est toujours aussi agréable.
Vous pouvez déjà aller admirer celles que Mmarsupilami a faites de Patti Smith, Dionysos et des Ting Tings
Et puis mon paquet est enfin triè : https://picasaweb.google.com/106469272975585107807/Ardentes05072012
[school Is Cool]
[Birdpen]
[Shearwater]
[Shearwater]
[Shearwater]
[Edward Shape and The Magnetic Zeros]
[Warpaint]
[Patti Smith]
[White Lies]
[Morrissey]
[Morrissey]
[Morrissey]
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