vendredi 11 août 2006, par
Quand ça commence par du piano aussi nettement sous mixé et intimiste, on craint le mauvais délire neurasthénique. Mais quand le riff de At least that’s what you said déboule et dégénère en pièce saturée digne des meilleurs moments électriques de Neil young et son Crazy Horse, on garde l’oreille attentive.
Et on a bien raison car cet album mature et plein mérite le détour. Laissez-lui quand même plusieurs écoutes pour qu’il livre tous ses secrets. En effet, les montées d’un morceau comme Muzzle of bees ou Hummingbird méritent une plus ample attention, pour voir comment on se fait mener là où on est. La première référence qui vient en tête est une certaine vision du rock progressif que l’on retrouve chez les longues plages de Mellon Collie etc... des Smashing Pumpkins. A des choses plus récentes comme Essex Green par exemple. L’ambiance est langoureuse mais pas plombée, le son vintage seventies (piano+guitare parfois déstructurée) mas pas passéiste.
Evidemment, on retrouve un défaut inévitable de ces musiques ciselées : elle ne résiste pas à une écoute distraite ou en sourdine. Autre chose, on appréciera cet album d’autant mieux par petits morceaux, comme de petites sucreries de fin de journée et l’écoute en boucle déforce le propos.
En ratrappant sur Internet un concert manqué de cet année à Werchter, on peut dire que les morceaux, pour denses qu’ils soient, résistent parfaitement au traitement scénique.
Un disque qui résistera au temps et aux modes. Loin des groupes en ’The’ et des hypes de la semaine, cette musique intimiste mérite le détour. (M.)
Bien honnêtement, quand on a découvert Beirut en 2006, on ne se doutait pas qu’on allait suivre le jeune Zach Condon pendant plus de 17 ans. Cette musique fortement influencée par les fanfares balkaniques a suscité d’emblée l’intérêt mais le procédé semblait trop étriqué pour s’inscrire dans la longueur. On avait tort, forcément, et ceci en est un nouveau rappel.
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