dimanche 19 août 2012, par
Pureté post-punk
L’avantage avec cette époque sans vraie tendance directrice et structurante, c’est que tous les styles peuvent cohabiter, se côtoyant dans un joyeux bordel où la difficulté est de caser plein de découvertes dans des journées toujours pas extensibles. Quand on aime caricaturer et sortir des tendances à la pelle à neige, on peut créer de façon amusante des lignes de force. Par exemple, on peut dire que souvent, les groupes se sont partagés de façon plus ou moins nette entre ceux qui tentent des fusions de genre et ceux qui préfèrent creuser plus loin un sillon bien défini, voire tenter de recréer une sorte de pureté
C’est dans la seconde catégorie que se classe le quatuor allemand. Ce qu’on cherche, c’est l’urgence, le manque de doute, et c’est ce qu’on entend sur Endless Wall. Bloc Party ou Foals sont allés plus loin dans le genre, en étant à la fois plus pointus et plus généralistes, moins directement influencés par les incontournables anciens (Gang Of Four, ce genre). Mais on trouve ces traces ici, étant donné que Sirens aurait pu se trouver sur le bien nommé Silent Alarm et Wolves n’aurait pas semblé incongru sur Antidotes. J’ai aussi pensé à The Robocop Kraus (qui proviennent également de Nuremberg).
Dans le genre, c’est plus tendu et abouti que des groupes comme Chapel Club. En tout cas, rien ne permet de déceler une quelconque volonté de détourner la pureté du style original pour en faire quelque chose de plus moderne (ce qu’a fait Bloc Party), de plus pompier (la dérive d’Editors) ou de plus rock (ce qu’a tenté Maxïmo Park). C’est de cette façon que j’apprécie le mieux l’énergie rock, et je suis toujours étonné que des groupes retrouvent une certaine fraicheur, même si la volonté d’évoluer la voit souvent sacrifiée à terme.
Hearts est un album palpitant, non qu’il suscite un suspense haletant, mais il a une petite vibration intérieure. N’allez cependant pas prendre ceci pour un album de monomaniaque, parce que si aucun titre n’est vraiment au-dessus des autres, il savent tout de même varier les tempos. Logiquement, c’est sur le dernier morceau que la lenteur relative et le chorus le plus épais se retrouvent.
La qualité intrinsèque d’un album est un concept fumeux. Et il l’est d’autant plus que le contexte joue un grand rôle. Dans un été traditionnellement très vide de sorties, où il ne reste que des brouillons de critiques inachevées par manque de temps et d’enthousiasme, la recherche d’un album plus agréable, direct et franc, sincère et vibrant peut être récompensée. N’allez pas chercher ici un album brillant ou original, mais la joie simple de la découverte d’un groupe encore pur.
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