vendredi 26 octobre 2012, par
Influences
Une légende veut que parmi le très petit monde qui a écouté les premiers albums du Velvet Underground, beaucoup ont fondé un groupe. C’est sans doute très exagéré mais recèle une vérité : ce ne sont pas toujours les artistes les plus florissants commercialement qui ont le plus d’émules. Évidemment il existe aussi des groupes comme les Beattles dont l’empreinte indélébile s’est accompagnée d’un succès planétaire, mais il y a aussi cette frange de défricheurs souvent cités qui n’ont pas complétement séduit le grand public. Je pense à Can, Wire, Joy Division, dont on ressent encore les ombres dans bien des choses qu’on écoute alors qu’un micro-trottoir montrerait sans doute leur confidentialité.
Animal Collective est sans doute une des références que j’ai le plus utilisé ici. Mais à l’inverse d’autres formations-phares de la décennie (Arcade Fire), il semble que leur mise en lumière de l’album précédent soit un peu retombée. Alors, après avoir connu un petit succès, avoir mis plein de temps à concocter ce neuvième, et après que les membres se soient lancés ou aient retrouvé des projets solo pas toujours à la hauteur, à quoi ressemble l’Animal Collective de 2012 ? Eh bien, contre toute attente, ils n’ont visiblement pas abordé Centripede Hz la peur au ventre, et n’ont pas non plus voulu prolonger l’album précédent par un confortable copier/coller.
Moonjock est tout à fait ludique, comme si une bande de lutins était entrée par effraction dans le studio d’enregistrement. On retrouve une motivation, une énergie bien supérieure à ce qu’ils produisent dans leur coin, comme s’ils avaient besoin d’être ensemble pour délirer, pour créer cette musique de foire quand la grande roue a des boulons qui se dévissent (Today’s Supernatural). Ils semblent pris d’une frénésie inarrêtable, alors que l’album d’Avey Tare, aux manettes ici visiblement, n’était pas du tout parcouru de cette hargne.
L’entrain est donc marqué pour cette forme mutante de pop synthétique. Ils ne se sont évidemment pas débarrassés de ces voix noyées d’effets, où le chant est parfois réduit à une mélopée. Mais pas toujours, puisque l’euphorie lysergique d’Applesauce repose sur une vraie mélodie, tout comme Rosie Oh. Dans le même ordre d’idées, on se laisse porter par la fin tout à fait réussie d’Amatina, où on se dit que ces quatre-là pourraient nous réserver des surprises dans un genre plus accessible. Tout comme on pense à la folie plus convenue d’Of Montreal sur Mercury Man.
Soyons honnêtes (à quoi bon sinon ?), la première reste un peu difficile. On sait qu’il faudra y revenir, et qu’un avis rapide sera bien vite balayé. Peut-être qu’on est tordus, mais on préfère un album compliqué à un album ennuyeux, ce qu’était celui d’Avey Tare et ce qu’est devenu le concert de Panda Bear. Donc, au diable les avis rapides, les critiques vite liquidées, on prend son temps et on sait qu’il n’y a pas d’autre solution. Mettre une cote étoilée à un album pareil est à ce titre assez compliqué. Si on s’en tient au strict plaisir d’écoute, ou à la certitude de réécouter ces morceaux, il n’y en aura pas pléthore, pourtant, une dois balayé l’aspect expérimental et exagérément barré des premières écoutes, on se sent chez soi dans cet album, et même ce qui promettait de mettre les nerfs à l’épreuve (Monkey Riches) se révèle familier. Animal Collective fait ce qu’on attend de lui, c’est-à-dire suivre son chemin sans imiter personne, ni regarder dans son rétroviseur si on le suit à la trace. C’est sans doute la meilleure façon de rester un groupe influent.
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