jeudi 15 novembre 2012, par

Mais pourquôôôàààà ?
Treize Chansons de Barbara, difficile d’être plus explicite vis-à-vis du contenu d’un album. Après la relecture de Dylan par Francis Cabrel (rappelez-moi de terminer l’article), voici un autre album d’hommage d’une chanson française qui en use beaucoup si on considère aussi les cataclysmes conjugués de Patricia Kaas, Mireille Mathieu et Edith Piaf. S’agissant du projet d’une chanteuse qui nous intéresse se penchant sur une indiscutable classique, on prête une oreille curieuse tout en se demandant ce que cet album peut apporter.
Parce que la voix de Daphné est très belle, mais sans doute un peu trop proche de celle de Barbara pour éviter la comparaison frontale. Ce qui est dommage et risqué, parce que l’émotion incroyable qui émane la voix de Barbara n’est pas surpassable sur ses propres chansons. C’est parfois saisissant de mimétisme sur La Dame Brune et les morceaux moins connus sont logiquement plus faciles à s’approprier. On retrouve des intonations plus personnelles à Parce Que Je t’Aime à Du Bout Des Lèvres et plus de fantaisie sur le faussement léger Si La Photo Est Bonne. C’est lors de ces moments-là qu’on se souvient avoir apprécié le premier album de Daphné.
Non, on ne retrouve pas la chanson la plus triste de l’univers, cet album fait l’impasse sur Nantes. Par contre, on a bien droit à la scie qu’est devenue L’Aigle Noir. Rassurez-vous, elle n’en fait pas des caisses et on ne doit pas serrer les dents. Je suis content de retrouver Ma Plus Belle Histoire D’Amour et Dis, Quand Reviendras-Tu ? où elle peut compter sur le renfort de Benjamin Biolay (là aussi je vous dois un écrit) qui avait arrangé deux titres de son premier album dont l’excellent L’Insoumise.
Il y a chez Barbara, outre quelques chansons qui me donnent des frissons et un insondable bourdon en même temps, quelques phrases particulièrement bien senties. Faites que jamais ne revienne/Le temps du sang et de la haine/Car il y a des gens que j’aime/A Gôtingen, à Götingen est de celles-là, même si l’écrire semble en retirer une part d’émotion. Et malgré la sympathie qu’inspire le personnage, Jean-Louis Aubert n’est pas, mais alors vraiment pas à la hauteur de l’enjeu. Il n’est pas un interprète passionnant, on en a une confirmation assez plate. Dominique A s’en sort évidemment beaucoup mieux sur La Dame Brune qui marque quand même le poids des ans. C’est joli et gentil dans toutes les acceptions.
Ces classiques, on est contents qu’ils existent, on est contents d’y revenir, mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus novateur et de plus pertinent pour aller de l’avant. Ce qu’on aime chez Dominique A ou Florent Marchet, c’est justement leur propension à s’affranchir de la lourde tradition française. A attendre le prochain Brel, on risque de passer outre les des talents du moment.
On aurait évidemment crié à la trahison si elle s’en était trop éloignée des morceaux de base et les orchestrations savent se faire discrètes et sont judicieuses. Les réticences sont de principe, parce que même si le résultat est agréable, il ne donne que deux envies, celles de se replonger dans les versions originales et de récupérer ce que Daphné a fait depuis le prometteur l’Emeraude. C’est déjà mais c’est à peu près tout pour cet album joli mais foncièrement inutile.
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