dimanche 24 mars 2013, par
Apposons le sticker
Si je vous dis « Strasbourg », il est probable que la première idée associée ne soit pas la musique folk. Et à l’opposé, si vous écoutez cet album, il est probable que ça ne vous évoque pas l’Alsace. C’est ça aussi la magie de la musique. Notre époque de large diffusion est propice à la découverte de trésors cachés comme celui-ci. Et si on espère qu’il restera caché le moins longtemps possible, je me trouve face à un petit trésor.
Evidemment, cet artiste français compose et interprète une musique qui navigue dans les eaux de beaucoup de choses qu’on aime beaucoup. Difficile de ne pas penser à Elliott Smith sur le premier morceau, et We Can’t Find The Light pourrait figurer sur un album de Sophia, mais avec un bruissement de guitare en fond qui installe une vraie tension. Ça peut être carrément déchirant (Horses In The Storm), sur fond d’orage. La guitare est simplissime, c’est à la voix de se vider les tripes. Il y en a qui le font mieux que d’autres, qu’on ressent plus fort que d’autres. Je vous laisse avec cette constatation un peu plate, mais ce n’est pas vraiment mon esprit qui est sollicité, mais une empathie naturelle avec ce son charnel.
En tendant l’oreille, on captera au passage quelques allusions à Dylan sur fond de bruits d’eau (Interlude #3 - So Long). Il y a d’ailleurs plusieurs interludes, qui vont du fragment de folk dénudé.
Le reproche fréquent fait aux francophones d’un accent qui trahit n’a ici pas lieu d’être. De mon point de vue en tout cas, il fait parfaitement illusion, et c’est heureux. Rien ne vient dont ternir le tableau de cet album plutôt long qui se termine par un morceau d’une ampleur rare, avec violon et tout ce qu’il faut pour que la tension s’installe. A l’opposé, il suffit de peu de chose pour emporter l’adhésion, comme l’imparable l’arpège de Dull Is The Sting.
On a réfléchi depuis longtemps à la possibilité d’ajouter un sticker ‘conseil’ aux critiques. Maintenant que la rédaction se réduit à peu de chose (en gros, votre serviteur), la variété serait moins là. Il n’en reste pas moins que quand j’entends des albums comme celui-ci, je m’empresse de faire passer le mot. Considérez donc le sticker comme apposé.
http://thewoodenwolf.bandcamp.com/
http://www.gogoyoko.com/album/_14_ballads_Op1
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