vendredi 11 août 2006, par
Bénabar reprend les négociations. En ces temps de contexte social tendu, il est heureux de voir que quelqu’un est ouvert au dialogue.
On place le CD sur la platine, avec une petite appréhension : la dernière fournée de notre pote Bruno sera-t-elle à la hauteur ? Difficile aussi de parler d’un pote. Un peu comme si je voulais commenter Fred. Surréaliste. Mitigés qu’on est. Déçu par cette version ramollie de Marithie et Gilbert Carpentier, bien plus fringante en concert, un peu de bourdon collé par une chronique du temps qui passe (Quatre murs et un toit).
Bon, je vais peut-être choquer, mais ce Bénabar-là me rappelle le Renaud d’il y a 25 ans. Cette proximité, cette facilité d’écriture, cette élégance pour passer du léger au plus grave. Même l’incompréhension qui me tient face à leur paternité. La berceuse me semblait plutôt destinée à son usage domestique. Il reste évidemment des bennes de différences : pas d’argot (mais qui se formalise encore du vocabulaire de Renaud d’il y a un quart de siècle ?), moins d’engagement. Encore que le Qu’est-ce que tu voulais que je lui dise ? montre une attitude, si pas engagée,au moins concernée.
Comme souvent, c’est les morceaux plus nerveux qui me plaisent (Le dîner) et ses observations toujours judicieuses (Les épices du souk du Caire, Le méchant de James Bond).
Chanter le quotidien, voilà le créneau de Bénabar. Et comme le talent de notre pote Bruno (Il est fatalement un pote, même s’il ne nous a jamais vus) est indéniable, on se réjouit, avec en prime un chant d’amour à Bruxelles (il a habité Saint-Josse et a survécu).
Bon, quelques différences avec les autres albums : les orchestrations sont un peu plus passe-partout (sauf, peut-être Les épices du souk du Caire). Moins de flamboyance à la Majorette en vue. On reste sous le label parfois infâmant ’chanson française de qualité’. Mais on a des attentes fort différentes vis-à-vis d’un auteur francophone. On ne demande qu’une chose : quelques chansons de plus du même tonneau. En voilà donc je suis content (et Fred aussi le sera, je suppose).
Un bon point aussi pour le morceau caché (Christelle est une ordure) qui est beaucoup plus brut mais assez réjouissant. Dernier conseil avant de vous laisser partir : N’oubliez pas de le voir en concert. (M.)
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