vendredi 11 août 2006, par
Il est là, il est revenu et content de l’être. On l’avait perdu de vue, il avait sombré dans l’alcoolisme, la dépression et sa femme était partie. Pas drôle direz-vous. La situation semblait d’autant plus compromise que son talent et sa voix n’étaient plus que l’ombre de ce qu’ils étaient avant, disons, Putain de Camion (1988 quand même). Et c’est l’an passé que ce Boucan d’enfer est paru, marquant la renaissance de l’homme et le retour du chanteur. On l’a revu avec tant de plaisir que finalement, on a fait passer pour meilleur qu’il ne l’est cet album.
C’est que Renaud a toujours une cote d’amour certaine auprès de son public. On en avait besoin et c’est à cette occasion qu’on s’en est rendu compte. Si on pouvait penser qu’il serait remisé à tout jamais dans le souvenirs adolescents, on est bien obligés d’avouer qu’il est bien plus que ça, une des valeurs sûres de la chanson française. Ce qui pourrait à la limite paraître péjoratif finalement, avec tout ce que ça comporte d’intouchabilité, de parti pris et de déférence ennuyée.
Mais il est temps d’en parler : que trouve-t-on sur ce double live, passage obligé à ce niveau (pensons à Goldman) pour combler l’attente entre deux albums studios ? Si je compte bien, il s’agit du sixième album du genre pour le sieur Séchan et je suis toujours surpris de la connaissance parfaite du public des paroles, que ce soit des morceaux plus anciens ou des nouveautés. De nouveautés il n’est pas tellement question finalement (7 des 24 titres présents) et on constate que c’est son fonds de commerce qui plaît. Car à côté des deux singles imparables (avec-vous constaté le lieu commun qui veut qu’un single soit imparable) et le thérapeutique Coeur perdu, il faudra attendre pour voir ce que la postérité retiendra des morceaux récents. On pourrait même distinguer dans les paroles de Mon bistrot préféré une autocélébration et une intronisation dans les gotha des artistes français du vingtième siècle même si beaucoup ont été de véritables amis.
Mais on voit quand même une certaine lucidité à ne pas retenir moins de titres des pas bien terribles Marchand de cailloux et A la belle de mai. Ce sont finalement les classiques qui donnent corps à ce live. Une autre particularité (volontaire ?) est que cet album ne fait que peu de doublons (à part les incontournables) avec les exercices du genre précédents. On dira donc que c’est un agréable retour et dont le mérite le plus grand sera de nous faire replonger dans le répertoire de Renaud avec d’autant plus de délice qu’on se rend compte que, mine de rien, toutes ses chansons nous habitent. N’ayez pas peur d’être ringards, Renaud est grand. (M.)
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