Accueil > Critiques > 2013

The Dodos - Carrier

mardi 27 août 2013, par marc

Plaisante habitude


Loin de moi l’idée d’éluder cette critique, mais je sens que je pourrais sans trop de problèmes recycler ce qui avait été dit à l’époque de l’album précédent No Color. Après quatre albums la surprise est éventée, de même que toute notion de déception. On a compris ce qui nous plaisait chez The Dodos, ce qui les rends attachants et reconnaissables.

Sans les artifices et les marqueurs du début, les morceaux doivent se débrouiller tous seuls, et ils le font bien, parce que même ralentir le tempo ne les fait pas partir en vrille (Family), ce qu’ils compensent par une guitare plus solide. Ils ont épaissi le son sans devenir bruyants, et leur chant qui semblait un peu discret peut se révéler d’une surprenante profondeur. Ocean reste très délicat dans le chant et la mélodie mais c’est la musique qui prend le dessus, qui emmène le morceau au-dessus de lui-même. Pas de doute, c’est là que réside la nouvelle force de frappe des Dodos. La fin de Confidence s’emballe, de façon bien plus solide qu’auparavant.

La musique des Dodos est souvent répétitive, mais c’est de cette relative âpreté que nait leur charme, parce qu’ils savent trousser des mélodies et la conjonction d’une rythmique présente et de la délicatesse de l’écriture fait mouche à presque tous les coups.

Maintenant loin de toute agitation médiatique, The Dodos est sans doute un groupe comme Menomena ou The Walkmen, une valeur sûre d’un rock foncièrement indépendant, qui ne connaîtra jamais les grandes scènes sans doute et n’est plus suffisamment jeune pour que la disparue blogosphère s’emballe, emportant un succès d’estime auprès de fans fidèles. Finalement, la progression des Dodos est très linéaire et logique. Plus solide et mélancolique, Carrier est sans doute ce qu’on pouvait en attendre de mieux, à savoir l’album qu’on aimera réécouter, qui ne nous fera pas perdre le contact avec cette formation si attachante.

http://www.dodosmusic.net/

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • HEALTH - RAT WARS

    Même après des années passées à autre chose (des musiques de film, des versions disco), la puissance de feu d’HEALTH a laissé une trace manifeste. Mais il a fallu un rabatteur de qualité pour qu’on ne passe pas à côté de cet album. Le souvenir bien qu’ancien était toujours cuisant et on retrouve le trio avec un plaisir certain.
    Ils ont collaboré avec Nine Inch Nails ou Xiu Xiu et ces cousinages semblent (...)

  • Beirut – Hadsel

    Bien honnêtement, quand on a découvert Beirut en 2006, on ne se doutait pas qu’on allait suivre le jeune Zach Condon pendant plus de 17 ans. Cette musique fortement influencée par les fanfares balkaniques a suscité d’emblée l’intérêt mais le procédé semblait trop étriqué pour s’inscrire dans la longueur. On avait tort, forcément, et ceci en est un nouveau rappel.
    En première écoute, ce Hadsel est plutôt en (...)

  • Animal Collective – Isn’t It Now ?

    A une époque où la modernité n’est plus une vertu cardinale, il peut être étonnant de retrouver cette conjonction de talents (Avey Tare, Panda Bear, Deakin et Geologist) aussi en forme après près d’un quart de siècle d’existence. Avec Time Skiffs, on pouvait clairement parler d’une nouvelle période pour le groupe, un revirement vers plus de musique ‘figurative’ par opposition aux brillants collages (...)

  • Caleb Nichols - Let’s Look Back

    L’artiste qui aura fait le plus parler de lui en 16 mois est un prix qui ne rapporte rien sinon des critiques multiples et sans doute un peu de confusion de la part d’un lectorat débordé. Bref, après avoir pris congé de Soft People, l’actif Caleb nous a donné un album un opéra rock Beatles queer puis deux EP qui mélangeaient chansons et poèmes autour du personnage semi-autobiographique de Chantal. Sa (...)