vendredi 27 septembre 2013, par
Jolie récréation
Difficile de ne pas voir dans Volcano Choir l’autre-groupe-du-type-de-Bon-Iver. Justin Vernon s’associe en effet pour la cause à Collection of Colonies of Bees qui comme son nom compliqué l’indique est une formation de post-rock un peu expérimentale sur les bords. Enfin, honnêtement, je n’ai pas vérifié, mais ce n’est pas trop important, tant l’entente semble bonne avec Vernon. Ils semblaient d’ailleurs déjà fort bien s’entendre sur leur premier album, mais il m’avait laissé un goût d’inachevé, un peu d’irritation aussi, parce que (contrairement à beaucoup), je l’avais trouvé un peu complaisant, un peu comme une private-joke un peu obscure
Pourtant, je n’ai pas hésité longtemps à me procurer ce second album et on peut dire que l’opiniâtreté, même toute relative, a été récompensée. Tiderays sort d’emblée de sa coquille et ressemble plus aux exercices de défoulement de la bande à Grizzly Bear (Department of Eagles, ce genre). On sait tout de suite que ce n’est pas seulement une bande d’amis qui cherche à se faire plaisir, mais de musiciens avides de nouveauté. Et tout comme le projet de Daniel Rossen, le niveau est au moins aussi bon que celui de la formation de départ.
Alors que Bon Iver se cache de plus en plus derrière un voile de son, Volcano Choir se montre plus frontal, à un tel point qu’on se surprend parfois à préférer ceci à l’album éponyme d’il y a deux ans. On a cependant toujours cette impression de Tv On The Radio dans les champs. Acetate est pourtant bien électrique avec sa basse d’introduction. Mais la différence est dans les détails de production, ce piano presqu’indistinct et aérien qui tranche avec la maitrise au cordeau de David Sitek (moins omniprésent ces derniers temps, vous ne trouvez pas ?). La présence de deux voix renforce encore la ressemblance avec le gang de Brooklyn.
Les morceaux lents comme Alaskans ne sont pas mal non plus parce qu’on sait que Justin Vernon n’a pas besoin d’atteindre une certaine vitesse pour être à l’aise. Mais ils savent aussi jouer de la variation, comme sur Comrade qui vire de bord au beau milieu. Almanac s’aventure même un peu du côté de l’électronique, avec une belle voix grave et une fin vraiment en apesanteur.
Cet album est donc une aubaine pour ceux qui comptent les semaines entre deux albums de Bon Iver. Ces amateurs-là pourront jeter des ponts vers les autres orfèvres aériens de Grizzly Bear. Justin Vernon n’a décidément pas fini de nous enchanter.
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