lundi 21 octobre 2013, par
My name is Calvi, Anna Calvi
Avec un peu de recul, on ne comprend toujours pas comment le premier album d’Anna Calvi a pu déchaîner à tel point les passions. Entre partisans qui y voyaient une rédemption du rock ‘n roll et contempteurs qui la vouaient aux gémonies sans autre forme de procès, on se situait entre les deux, parmi ceux qui trouvaient la personnalité de l’Anglaise d’origine Italienne bien intéressante mais ne trouvait pas toujours les morceaux pour s’exprimer. C’était d’ailleurs par hasard et en concert qu’on l’avait découverte.
Le premier morceau est en tous cas assez ample, constituant une goûteuse entrée en matière. Et Eliza enfonce encore le clou. Oui, c’est même un peu too much, mais l’abattage force le respect, et puis dans le genre, en faire trop est une marque de fabrique plus que de faiblesse. On se dit qu’on entre dans un bien bel album qui dégage une sensualité certaine. La suite ne nous donnera pas tort, mais la surmultipliée ne sera pas enclenchée.
Parce que l’étrange fait son apparition. Disons que pour trouver des comparaisons, qu’elle semble le chaînon manquant entre la puissance de feu de Florence Welch et la complexité d’Annie Clark (ou Tu Fawning) qui prend le dessus après le début en fanfare. Surtout quand une guitare un peu vrombissante vient exciter Piece By Piece. Ou quand au milieu de Cry les stridences occasionnelles effraieront les amateurs plus policés de la première nommée. La tension naît d’ailleurs souvent de cette possibilité d’explosion, savamment entretenue par de beaux déchirements qui ne durent pas et qui retournent se tapir dans l’ombre.
Love of My Life est presqu’un morceau des Kills. D’ailleurs, comme Alisson Mosshart , elle compte sur certains morceaux de la seconde partie de l’album (One Breath) plus sur l’affectation de la voix que la mélodie en elle-même. Ce qui peut être vu comme une force puisque cet album dégage une sensualité certaine mais aussi comme une limitation puisqu’on perd un peu en lisibilité et les morceaux en deviennent plus compliqués à mémoriser.
One Breath se termine dans un entrelacs de violons qui tranche tellement avec le reste du morceau (qui n’est pas le meilleur) que c’en est incongru. D’une manière générale d’ailleurs, il semble que les violons soient réservés à la fin des morceaux comme Carry Me Over ou Sing To Me. Anna Calvi semble parfois poser sa candidature à une chanson de générique de James Bond et on espère que les producteurs auront un jour cette bonne idée.
La polémique était donc tout à fait incongrue pour le premier album, tout autant que l’est le manque d’écho de celui-ci, mettant en évidence le bien connu caractère aléatoire du buzz. Mais on s’en cogne quand on s’intéresse prioritairement à la musique. Anna Calvi est en tous cas en train de grandir, et on peut prendre le pari qu’elle n’a pas encore livré son meilleur. Une bonne raison pour continuer à la suivre en tous cas.
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