lundi 28 octobre 2013, par
Quand se côtoient dans la liste des albums à critiquer un album des Tindersticks et un de Mazzy Star, on se sentirait en 1993 (même si ce site n’existait pas il y a 20 ans). Mais au lieu de reprendre en légèrement moins bien l’ancienne recette sur de nouveaux morceaux, la bande de Stuart Staples a décidé de réenregistrer dix titres existants. Comme on connait les morceaux par cœur, oui, on peut déceler quelques différences, le violon de She’s Gone par exemple mais bien honnêtement, le lifting n’est pas spectaculaire, même si tout cet album est un ensemble cohérent.
Across Six Leap Years propose une relecture en diagonale des albums. Et encore, seuls quatre des 9 albums studio sont représentés, le solde venant de Lucky Dog Recordings (deux morceaux dont Marseilles Sunshine qui est repris systématiquement en concert) et un single. Pas de morceaux de l’inoubliable premier album mais trois du second. On le voit, pas de logique commerciale, de tentative de best-of ou même de cohérence, même si contrairement à ce qu’on a pu croire le temps de Simple Pleasure, rien ne ressemble plus à un morceau des Tindersticks qu’un autre morceau des Tindersticks. Et là, rien à dire, c’est du pur jus, racé et élégant. Si on ne connaissait pas ces morceaux, ce serait indéniablement un de leurs albums.
Comme les derniers concerts, c’est la lenteur du tout qui frappe. Leur dernier album montrait une telle vigueur retrouvée qu’on s’étonne de les voir retourner à leur torpeur avec autant de facilité. A part Say Goodbye To The City (tiré du Waiting For The Moon de 2003) ou la fin de Sleepy Song, leur veine plus fougueuse a donc été complétement ignorée. N’attendez donc pas Can We Start Again, Drunk Tank, ou Whisky & Soda ni d’ailleurs aucun morceau du premier album. Bon, OK, il y a A Night In, le morceau qui m’avait définitivement attiré dans leurs filets, il y a déjà 18 ans (gasp !) de ça. Comme My Good Deed, comme Neighbourhood, comme This Is The Dream Of Win And Regine, comme I Sold My Hands for Food So Please Feed Me ou Postcards From Italy, ce morceau était une porte d’entrée, un aperçu des splendeurs qu’on est en droit d’attendre d’un groupe de talent. Alors, oui, je l’ai usé comme tous les autres cités, mais ces 5 notes de basse de l’introduction sont toujours un appel pavlovien au recueillement. Et je ne vois aucune raison de ne pas replonger.
Cet album est plus un clin d’œil aux fans qu’un best-of pour ceux qui désireraient se frotter à la désormais imposante discographie du groupe de Nottingham. A ces derniers, on pourra conseiller de procéder de façon chronologique, les trois premiers albums restant des jalons de la pénultième décennie. A tous, on rappellera l’importance du groupe et l’inutilité de ceci.
On ne peut pas dire que l’exercice de l’album de reprise soit notre préféré. Si c’est amusant à petites doses, l’aspect presque toujours hétéroclite de reprises diverses par un.e artiste ou de rerpises d’un.e artiste par une multitude est souvent rébarbatif. Mais avec une forte personnalité musicale établie avec parcimonie lors de ces 15 dernières années, on savait que la cover était un des (…)
’Cette année c’est la bonne’. C’est ce qu’on s’est dit quelques fois avant d’abandonner l’espoir d’un nouvel album de The Cure. Lequel n’était même pas indispensable, on les sait toujours capables de longues tournées de longs concerts de longues chansons. Et puis l’intégrité de la bande de Robert Smith, pronant le ticket pas cher à l’heure des prix dynamiques ou privilégiant les longues intros (…)
Il est des groupes qu’on écoute encore et pour lesquels on se demande pourquoi on s’inflige ça, déception après inintérêt. Le cas des Tindersticks est un peu différent. Si on ne peut pas prétendre avoir à chaque fois succombé aux charmes d’un album fantastique, il y avait toujours des raisons d’y revenir, de ne pas lâcher l’affaire après 30 (gasp...) années de fréquentation.
Cet album ne (…)
La nature a horreur du vide, l’industrie musicale encore plus. C’est donc une volonté de la maison de disques de propulser le crooner crépusculaire australien au sommet, déserté par des gens comme Leonard Cohen ou David Bowie pour d’évidentes raisons de décès. Et il semble que ça marche, cette sortie est précédée d’un abondant tam-tam. Pour le reste, c’est aussi la connivence qui va jouer. (…)