mardi 15 juillet 2014, par
Même si on cache ça derrière une carapace de références et de réflexion, l’adhésion à l’œuvre d’un artiste est souvent une affaire viscérale. Notre temps étant compté, on décide intuitivement ceux dont les sons nous accompagnent. C’est pourquoi pas mal de réticences à l’écoute des albums de Tom Vek ne nous ont jamais refroidi. Souvent parce qu’il y avait dans la foulée de ses deux premiers albums un concert pour révéler tout le potentiel de ses morceaux. Trop crade pour le premier, trop peu spectaculaire pour le second, je m’étais un peu fait tirer l’oreille avant d’avoir une épiphanie live. Oui Thomas Timothy Vernon-Kell est un très gros talent.
Et surtout, cette fois-ci, pas d’approbation du bout des lèvres, pas de plaisir circonspect. Pour la première fois, cet album séduit immédiatement et a le bon goût d’encaisser les hautes rotations sans coup férir. On avait déploré sur l’album précédent un manque de poussées de fièvre. Rien de tout ça ici, Trying To Do Better par exemple est déjà bien chaud. Il y a bien faux départ qui ne sert qu’à annoncer le reste, à faire un peu monter la sauce, un échauffement au petit trot avant le signal quoi. Et puis dès Sherman (Animals In The Jungle) les hostilités sont lancées.
Une fois encore, les morceaux sont basés sur des gimmicks, qui tournent autour d’une boucle entêtante. Laquelle est le plus souvent bien lourde (Broke, A Mistake). Sur Tons of Bricks, la répétition peut être soit crevante soir lancinante, et sur cet album, on constate que c’est systématiquement la seconde option.
Cependant, ce n’est pas un procédé systématique, les fins de morceaux pouvant être bien denses (You’ll Stay). Les guitares sont acérées (A Mistake) ou alors plus en rondeur (excellent The Tongue Avoids the Teeth). Comme toujours, la lenteur n’est pas sa meilleure alliée (The Girl You Wouldn’t Leave For Any Other Girl dont le long titre reprend toutes les paroles) et s’il s’époumone, ça reste un peu étrange et à contre-emploi.
La voix et le ton de Tom Vek restent particuliers, comme Beck qui serait resté trop longtemps prisonnier dans une cave. On peut rapprocher les deux artistes, pour mieux souligner à quel point leur origine (anglaise ou californienne) a de l’influence sur le résultat final. Mais ce sont tous deux de redoutables faux branleurs, et il y a une machine de guerre tapie sous l’indolence affichée. Mieux vaut ça que le contraire bien évidemment.
Pour ce faux été, il faut de faux hymnes qui n’ont pas l’air d’y toucher, par un héros discret qu’on suit de loin depuis dix ans (c’est pas notre faute, c’est seulement son troisième album) et pour lancer de fausses fêtes sous un faux rythme.
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