mardi 9 septembre 2014, par
Me croirez-vous si je vous dis que cet album était un de ceux que j’attendais le plus cette année ? Pourtant, tous les indicateurs n’étaient pas au vert. Tout d’abord, il y avait cet aveu du groupe d’être ‘sec’ après Transference, d’être un peu au bout du rouleau et de l’inspiration. Ce dernier était un bon album, certes, mais trop aride et cérébral pour ne pas sonner comme une douche froide après la flamboyance du crétinement nommé Ga Ga Ga Ga Ga.
Le chanteur Britt Daniel a profité d’un hiatus pour fonder avec Dan Boeckner un bon groupe nommé The Divine Fits. C’était bien, certes, mais on attendait de pied ferme le retour d’un groupe qui n’a finalement jamais déçu. Eh bien voilà, il est là, ce They Want My Soul, huitième album qui a la constance et la fraîcheur des premiers albums qu’on a tant aimés (Bloc Party, Foals, The Rapture) mais la bouteille de ceux qui savent qu’ils planent là, tout en haut.
Inside Out est un des rares moments moins emballants de cet album. Etrangement, il est situé au début, retardant le véritable démarrage. Mais ce n’est qu’un pas en arrière pour mieux sauter. On prend sa battue avec Rainy Taxi et n’atterrit plus jamais. En deux accords, la tension se crée avec une facilité déconcertante.
Il est difficile de communiquer son enthousiasme pour une musique aussi simple. Tout comme les Bowie d’il y a quarante ans semblaient une variation sur du ‘bête’ rock d’un premier abord avant de révéler leur génie, la musique de Spoon n’est pas virtuose, mais c’est de l’équilibre que naît sa force. Surtout que certains morceaux ne sont pas spécialement spectaculaires. Fort heureusement, ceux qui le sont ne manquent pas et compensent plus que largement.
Ah, ces petites déflagrations presque masquées de Knock Knock Knock. Le rythme est n’est pas rapide, mais le son de guitare est assez percussif et ils sont même arriver à incorporer des sifflements de façon pertinente. Donc si c’est plutôt sec, la finition est exemplaire. Et puis ces riffs très distordus mais pas irritants sont comme un assaisonnement bien senti. Cet album est aussi bien équilibré. A part son début un peu moins engageant, on alterne des hauts faits (l’irrésistible et discoïde Outlier, le plaisant et sautillant New York City Kiss) et des morceaux plus classiques en leur chef comme I Just Don’t Understand ou Do You.
Constamment sur le fil du rasoir, entre âpreté ultime et facilité pop, Spoon retrouve la facilité de l’antépénultième album, en mieux. Cet album qui grandit, grandit au cours des écoutes se profile donc comme un candidat sérieux au podium de fin d’année.
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