vendredi 31 octobre 2014, par
Tu vivras toujours grande et belle
Un album concept sur la Belgique, ça ne peut pas être sérieux. Quand ce sont les turbulents Experimental Tropic Blues Band qui s’y collent, c’est forcément décapant. La pochette ne laisse pas de doute, avec une amusante collection de poncifs qui pourra rappeler aux anciens compatriotes les facéties des Snuls. Musicalement cependant, on est loin, mais alors très loin de Santa Belgica parce qu’ils ne renient pas leur style. Et c’est tant mieux tant on apprécie leur puissance.
La Brabançonne ne subit pas vraiment le même outrage que le Star Sprangled Banner par Jimi Hendrix. Les hymnes ne sont pas les mêmes, le symbole non plus, mais surtout l’était d’esprit du Tropical Blues Band est très loin de la contestation de Woodstock, plus proche d’un constat même pas désabusé (les constats sont souvent désabusés, allez savoir pourquoi). Pourquoi pas écrire là-dessus en fait, plutôt que s’inventer une biographie du bayou ? C’est ici et maintenant que le groupe vit, et on est contents de les voir secouer joyeusement un royaume en plein doute.
Groupe sérieux mais ne s’y prenant pas trop, The Experimental Tropic Blues Band est bien placé pour recevoir notre sympathie. Ils ont tapé dans l’oreille du grand Jon Spencer, ont enregistré avec lui et ont sans doute puisé un peu de confiance là-dedans. On retrouve d’ailleurs dans My Street des éructations qui ne sont pas sans rappeler la moiteur de Jon Spencer Blues Explosions ou de vieux Stooges pour ceux qui pensent que Classic 21, il n’y que ça qui est de la musique. Mais si cet album ne se départit jamais d’une belle énergie, elle s’exprime de différentes façons, du garage (Belgian State of Frustration) au plus electro (Belgians Don’t Cry), du punk (Disobey) à la balade éructée (She Could Be My Daughter) en passant par du très dansant et surf (Belgian Shake), voire quelques moments décousus qui pourront déconcerter ceux qui seront venus par pure curiosité (Weird).
Esprits farceurs, amateurs de l’œuvre musicale du Grand Jojo, posez-vous tout de même les bonnes questions. C’est avant tout un album incandescent de l’Experimental Tropic Blues Band, donc brut, fort, poisseux. Et assez fun. De plus, même en faisant abstraction du sujet, c’est un bon album pour les Liégeois, et si c’est sans doute une récréation, ce n’est nullement un blague potache mal fagotée. Du corps et du cœur donc. Le Roi, La Loi, peut-être. La Liberté, sans aucun doute.
http://www.tropicbluesband.com/
L’amusante interview au Soir
On ne va pas se mentir, il faut une petite adaptation à l’entame de ce nouvel album de Dan San. Eux qu’on avait vu évoluer d’un folk ample à un folk puissant avant d’incorporer des éléments plus psychédéliques. La trajectoire vers toujours plus de légèreté ne sera pas infléchie par ce troisième album.
Les voix ne sont plus aussi typées, même si elles poussent encore parfois à l’unisson. On pense même (...)
On a beau tenter de les combattre, les préjugés ont la vie dure. Quand on se lance dans l’écoute d’un album qui revendique des sources festives d’Europe de l’Est et qu’on voit certaines photos de presse, on s’attend quelque chose de plus bordélique qui du reste aurait pu coller au genre. Mais d’emblée, les transitions et la puissance ne laissent aucun doute, c’est une grosse maitrise qui est à l’œuvre, (...)
Dix ans déjà et maintenant dix critiques de notre côté (on se place tout de même comme exégètes officieux), c’est le temps de la célébration. Pour fêter ça, ce n’est pas vraiment le genre de la maison de sortir une best-of pour les fêtes. Par contre, profiter de l’occasion pour retrouver des collaborateurs qui l’ont accompagné, c’est bien plus le genre de Laurent Leemans. Regarder dans le rétroviseur pour (...)
D’accord, un premier EP qui plait, c’est un bon début mais confirmer avec un bon premier album, c’est l’étape cruciale d’une carrière. Donc Sïan Able (anagramme de son vrai nom Anaïs Elba) passe la vitesse supérieure et son talent ne se dilue pas dans la taille d’un album.
On l’a déjà dit, les styles plus soul ne sont pas nécessairement ceux qu’on goûte le plus. Pourtant on l’avait tout de suite adoptée, (...)