Accueil > Critiques > 2015

Wooden Wolf - Seven Songs Op.3

dimanche 1er février 2015, par Marc


Tous les ans The Wooden Wolf sort un album dans les derniers mois et il se retrouve critiqué au début de l’année suivante. On ne veut en effet pas les gaspiller, en profiter un peu avant d’en livrer un avis. Même si on sait maintenant qu’il sera à la hauteur.

Le premier morceau avec sa voix parfaitement éraillée, ni trop ni trop peu, assez pour que l’humanité puisse sourdre, pas trop pour ne pas que ça soit une maladie du nez (ou Barzotti). Fan de Bonnie Prince Billy et de Jason Molina, il va nettement plus loin que la déclaration d’intentions et on peut en effet le placer dans cette prestigieuse lignée.

Nocturnes and Other Songs Op.2 montrait une ampleur nouvelle, quelques arrangements classieux qui lui allaient vraiment bien. Il retourne ici à une sècheresse qui lui convient tout aussi bien. On ne retrouve plus non plus l’aspect plus pop (disons plus proche d’un Elliott Smith) de certains morceaux du premier album. Autre différence plutôt frustrante même si c’est annoncé dans le titre, on ne retrouve ici que sept titres.

D’accord, on essaie souvent d’expliquer. Mais souvent, on se borne à relater. Pas ce qui se passe dans cet album, ce qui se passe chez nous. C’est donc brut, un peu nu, mais immédiatement attachant. Ça ne sonne jamais comme de la musique de feu de camp, et les apports sont toujours judicieux comme les percussions sur Not To Fight ou Mary-Ann. Parfois ces morceaux semblent être des ébauches. Pas dans l’absolu mais parce qu’on avait vraiment apprécié l’apport de violoncelle par exemple sur le magnifique album précédent. On retrouve d’ailleurs un version d’un morceau qui y figurait (When Your Body Takes).

On va reprendre notre bâton de pèlerin et profiter de cet album pour rappeler à quel point Alex Keiling est un des auteurs les plus doués de sa génération. Oui, je le trouve plus constant dans l’excellence qu’un Conor Oberst, c’est à ces hauteurs-là qu’il se situe.

http://thewoodenwolf.bandcamp.com/album/seven-songs-op-3

    Article Ecrit par Marc

Répondre à cet article

  • Maita - Loneliness

    C’est sans doute une étrange idée d’aborder une discographie inconnue par une relecture acoustique d’un album qu’on n’avait pas écouté mais toute occasion est bonne de découvrir du talent. Donc après avoir sorti I Just Want To Be Wild For You, Maita (Maria Maita-Keppeler en vrai) a voulu tout de suite faire émerger des versions acoustiques, plus proches des compositions originales. Les morceaux (...)

  • Clara Engel – Their Invisible Hands

    D’emblée hantée, la musique de la Canadienne (de Toronto) Clara Engel est taillée pour la fascination. Et on le sait, ce n’est pas un sentiment facile à définir ou tracer. Si vous préférez une description piste-par-piste qui n’en déflore pas le mystère, elle s’en charge elle-même.
    Cet album réclame peut-être un peu d’investissement, ou en tous cas un contexte propice. Si c’est une possibilité, ce serait (...)

  • JJH Potter - Low tide

    Encore un artiste folk hexagonal et encore un détour qu’il est bon de faire. Ce premier album est publié par #14 records, le refuge du génial The Wooden Wolf, ce qui est évidemment ce qui a attiré notre attention. Une fois attirée, cette attention a été captée par cette voix claire et la limpidité revigorante des morceaux, hantés mais pas trop.
    L’accord des voix sur Lonely Star pourrait être une version (...)

  • Pollyanna - Man Time (EP)

    Elle est bien vivante, la scène folk française et on en veut pour preuve cette découverte de la Lilloise Isabelle Casier sous le nom de Pollyanna. C’est d’autant plus réussi que l’origine hexagonale est indétectable. Et comme souvent, on déborde du cadre du folk traditionnel et c’est bienvenu.
    On remarque tout de suite cette voix claire qui suit tous les traitements musicaux. Parce que de folk, il (...)