Accueil > Critiques > 2005

Nine inch nails : With teeth

vendredi 11 août 2006, par Fred


Alors que les déceptions se succèdent à l’écoute d’albums pourtant tant attendus, me prend l’envie de me plonger dans la discographie de Nine inch nails après avoir écouté ce With Teeth qui des dires des plus fervents admirateurs des NIN est le plus facile à se mettre sous la dent (blague !).

Mais bon, prenons un peu de recul pendant deux minutes pour ceux qui ne connaîtraient pas encore NIN, même de nom.
Voici donc un groupe qui fait partie du courant qu’on appelle très modestement rock industriel. et qu’est ce que c’est du rock industriel ? Bien, grosso modo, c’est tout ce que les vieux barbus du rock ne savent pas classer en terme de puissance : soft, hard, heavy.... Un peu comme les calibres d’oeufs, euh, non en fait.

Bon, comme vous le voyez ce n’est pas clair et une bonne fois pour toute, je l’avoue : Je ne comprends pas grand chose à ses classifications faites par de journalistes pompeux qui finalement ne simplifient pas plus les choses. Donc, pour simplifier, le rock indus c’est des gars qui n’ont pas peur d’amener un synthé et une boîte à rythme à côté de belles guitares sur scéne si ça peut aider à entretenir l’atmosphère de leur chansons. (et dans tous les cas, je m’attends à un PS de Marc qui vous expliquera ça encore mieux que moi - non non).

Bref, disons aussi que NIN, c’est le groupe de Trent Reznor, le reste du personnel étant réduit au rôle d’exécutants (parfois c’est pas plus mal pour la gestion des égos) dont la musique définitivement rock s’éloigne largement des crénaux classiques pour nous délivrer des compos dans lesquelles les synthés et autres instruments électroniques apportent une note d’étrangeté, de danger et de noirceur.
Fin de l’intro, passons à l’analyse de la galette.

Tout commence par All the love in the world, ritournelle electro mélancolique qui vaut le coup rien que pour la montée en puissance vers les 4 minutes. Reznor annonce la couleur avec une production lèchée, n’hésitant pas à se dédoubler (j’ai compté au moins 5 piste de voix) pour tenir la dragée haute aux guitares et au piano déchainés.
You know what you are ? enchaîne ensuite respectivement sur un style plus échevellé et rageur, tandis que The collector sent bon le rock et les guitares.
Vient ensuite le single, The hand that feeds, la chanson ’disco’ selon la blaque de studio de Reznor et de Dave Grohl (Grohl qui joue une partie de batteries sur cette album). Oui, effectivement cette chanson est ce qu’on peut appeler une merveille de simpliciter et est vraiment immédiate, mais de là à l’appeler disco ! Quoiqu’il en soit, Trent, rassure toi, pas de raison d’avoir des doutes sur cette chanson, elle est au poil !

Love is not enough, Everyday is exactly the same
et With teeth viennet peser dans la balance du côte rock de cet album mais toujours avec cette note de norceur et la voix de Reznor tantôt sussurante tandis hurlante. With teeth est d’ailleurs un exemple de simplicité, très peu de démonstration pour un maximum d’effet.

Only tourne autour d’une boite à rythme et d’un basse qui pourra faire passer le morceau pour échapper de l’album de Moby, enfin du moins juqu’au début du chant. Amusant, electro et noir : Mélange original s’il en est.

Getting smaller
dans une veine plus ’hard’ m’a laissé indifférent, comme quoi ça ne marche pas toujours.
Sunspots, ressemble plus à ce que pourrait faire les Cure un mauvais jour, un jour de spleen, tout en rappelant un peu le feu Soundgarden au niveau de la performance vocale (je sais, je suis le seul à avoir ce genre de références...).

Les trois dernière chansons clorturent quant à elle l’album d’une manière logique dans la plus parfaite diversité de style : The line begins the blur tournant autour de guitare ronronnantes, Beside you to time de manière quasi lyrique et Right where it belongs avec un piano enivrant et une mélodie délicate.
Si vous voulez voir ce que ce doit d’être un album de rock "progressiste" et viscéral en 2005, courrez écouter ce Nine Inch Nails qui bien que ne convainquant pas sur tous les morceaux du premier coup apporte un fraicheur, un côté anticonformiste et une entièreté fortement appréciable de nos jours.

    Article Ecrit par Fred

Répondre à cet article

  • They Call Me Rico - Wheel of Love

    Le substrat musical sur lequel a poussé ce cinquième album de They Call Me Rico, projet de Frédéric Pellerin du groupe Madcaps, c’est l’americana et le blues. Et on le sent, souvent. Certains morceaux en sont encore baignés (This Old Dog, Don’t Let You Go Down). Wheel of Love est plus proche de ce canon rock et dans l’ensemble, c’est un fort plaisant rappel de la base de tout ceci.
    Mais si on a retenu (...)

  • Iggy Pop – Every Loser

    Le fun perçu est une des mesures les plus pertinentes pur évaluer un album d’Iggy Pop. Si on l’a croisé récemment aux côtés de Catherine Graindorge, il revient avec un Every Loser qui convoque logiquement une belle pelletée de connaissances du rock ‘n roll (Duff McKagan de Guns ‘n Roses, Stone Gossard de Pearl Jam, Dave Navaro et Eric Avery de Jane’s Addiction’s, Chad Smith des Red Hot Chili Peppers et (...)

  • The Poison Arrows - War Regards

    Un lapsus peut vous propulser dans l’actualité. Un émail signé War Regards à la place du Warm Regards donne à cet album du groupe de Chicago un air de prémonition inévitable.
    Il est étrange de pénétrer l’univers d’un groupe à travers des remixes. Ceux-ci ayant plu, il semblait logique de reprendre le fil de leur discographie. On découvre en tout cas une musique dénuée de l’électronique des remixes, au (...)

  • Foo fighters - Wasting Light

    Sortie du désert.
    Bien que n’ayant pas écouté un album entier des Foo Fighters depuis quelques années, je dois bien avouer avoir une certaine sympathie pour Dave Grohl. Ce mec est cool, point barre. De clips décalés en prestations explosives, en passant par des interviews dans lesquelles le côté relax du bonhomme transpire, Dave s’est construit un des plus gros capital sympathie du monde du rock. Et (...)

  • Mildfire - Kids In Traffic

    Pourquoi les genres disparaissent-ils ? Ces symphonies de poche tellement présentes et attachantes ont un peu perdu de leur lustre et c’est un peu dommage. Parmi ces orfèvres, citons The Annuals, Choir of Young Believers, Musée Mécanique, Fanfarlo ou Efterklang parce qu’il est toujours bon de se rappeler de bons souvenirs. Dans cette veine, on avait spécialement apprécié Einar Stray et on ne (...)

  • The Smile - Wall of Eyes

    Même en 2042 et après avoir sorti 13 albums réussis, The Smile restera ’le groupe des deux types de Radiohead’. C’est comme ça, le groupe d’Oxford est trop ancré dans la culture pop pour passer au second plan de quoi que ce soit. Mais cette encombrante et inévitable figure tutélaire ne doit pas oblitérer les qualités indéniables de The Smile. Les deux protagonistes, flanqués du batteur Tom Skinner au (...)

  • Maxwell Farrington & Le Superhomard - Please, Wait...

    On ne peut pas dire que la paire formée par Maxwell Farrington et Le Superhomard (le producteur français Christophe Vaillant) se repose sur les lauriers d’un premier album remarqué. Après un EP il y a deux ans et une tournée intense, voici déjà le second album en peu de temps sur le toujours excellent label Talitres.
    Australien établi à Blinic en Bretagne, Maxwell Farrington propose sa belle voix de (...)

  • Heeka - The Haunted Lemon

    Il faut se méfier des avis trop rapides, des débuts d’albums trompeurs. Ce sur les morceaux initiaux du premier album de l’artiste flamande (née Hanne Hanegraef) installée dans le sud de la France doivent beaucoup aux voix, dédoublées. Quelque part entre Camille et Agnes Obel, ces morceaux intrigants et séduisants à la fois ne représentent cependant qu’une facette d’Heeka.
    Une fois mis en confiance, (...)

  • Trounce - The Seven Crowns

    Partons du principe que vous êtes aussi béotien.ne que moi. Le blast-beat est une technique de batterie qui superpose des doubles croches effectuées aux pieds et aux mains à un tempo élevé pour créer un mur du son. Bref, un hénaurme roulement de batterie supporte tous les morceaux, en permanence. Comme une fin de morceau épique qui durerait 44 minutes. A l’instar d’une plongée dans de l’eau un peu (...)

  • Evangelista - In Animal Tongue

    Beauté monstrueuse
    Parmi les labels chouchous des amateurs d’indé exigeant, nul doute que la maison canadienne Constellation fait partie des mieux cotées, que ce soit pour sa contribution à l’envol du post-rock ou son intransigeance. Connue – façon de parler – pour être la première artiste allochtone à s’y faire embaucher pour un CDI, Carla Bozulich s’est depuis lancée dans une pléthore de projets dont (...)

  • Wu Lyf - Go Tell Fire to the Mountain

    Much ado about nothing
    On va tout de suite se calmer. Dans une première moitié de 2011 qui proclame davantage la bonne forme des talents confirmés qu’elle ne révèle de nouvelles têtes essentielles, le premier album de Wu Lyf était attendu comme le messie par une horde de zombies en manque de chair fraîche et prêts à enfoncer des portes (ouvertes) au premier murmure de la hype. Ça, pour sûr, (...)

  • Faust - Something Dirty

    Canal historique
    Des guitares zèbrent le ciel, le clavier tombe en pluie, une voix perce le brouillard. Vous l’aurez remarqué, la météo n’est pas au beau fixe et les amateurs de cartes postales ne sont pas à la fête. I Lost The Signal propose ainsi pour un blues ralenti et tendu un peu inquiétant par la voix vénéneuse de Géraldine Swayne. Something Dirty ménage d’autres surprises, comme son introduction (...)