vendredi 5 juin 2015, par
Il y a des albums qui avancent frontalement, sans se cacher, sans user de faux semblants. Bertier est un projet émanant de la formation Madeleine Bertier (inconnu de mon bataillon), une occasion de multiplier les collaborations. Les bases sont données dès nom de l’album et la pochette signée Lara Herbinia, qu’on retrouve derrière les clips et une partie des… chœurs.
C’est donc ambitieux de viser aussi haut de façon aussi claire et d’avancer ainsi à découvert. Les références ne sont pas longtemps mystérieuses, et on les trouvera du côté de la chanson française ample et orchestrée. Ca sent donc logiquement son Bashung (Elle A Des Envies, Qui Sommes-Nous ?). On décèle aussi bien vite une envie de Gainsbourg. La basse sur le refrain de Baby L est assez marquée. Melody Nelson est même carrément cité, pas moyen de se tromper. En poussant l’analogie un peu trop loin, Nerval 2015 pouvant renvoyer au Rock De Nerval de ce bon vieux Serge. De ces deux modèles on retrouve aussi un goût du jeu de mot appuyé (reprenons en canon/elle est canon ou Satie-sfaction, vous l’avez ?).
D’une manière générale, les textes trouvent un bel équilibre et les parties instrumentales sont aussi soignées et parfaitement exécutées. J’aurai plus de réserves sur l’affectation de la voix, mais c’est assez personnel. Je préfèrerais souvent qu’elle déclame le texte (Satisfactions) même si ça permet aussi de jolies réussites (Bandit !). Cet album ne vise pas la puissance (on s’éloigne donc de ce que font les deux Benjamin (Biolay et Schoos).
Il y a des albums très clairs dans leurs intentions. Comme des gens très bien habillés pour être certains de rentrer. Voici un disque est donc impeccablement coiffé et se donne les moyens de son ambition et ose viser des modèles inattaquables. Pour ce culot et quelques belles réussites, cet album mérite le détour.
http://www.bertier-dandy.com/accueil/
Le hasard fait qu’on a dans la pile plus de disques furieux que d’habitude. Ou alors c’est un contexte musical dont on ne perçoit que des bribes. Ce qu’on aime aussi, c’est qu’il y toujours sur ces albums ces moments ou la tension ne passe plus par une certaine violence. Et pour cet album qui voit Raphaële Germser et Audrey Dechèvre entourer Lou K (Lucie Lefauconnier), ça n’a pas raté non (…)
On l’a dit, on connait remarquablement peu d’artistes pour les plus de 2000 critiques écrites ici. Pourtant quelques camaraderies virtuelles ont pu se développer. A force de commenter les albums de The Imaginary Suitcase, j’ai même eu droit à une écoute préliminaire de cet album. Ceci est juste une petite mise au point au cas où vous viendrez fort légitimement douter de mon objectivité en la (…)
Noyé dans un flot continu de sorties et d’envois, on a sans doute du mal à évaluer l’effort insensé requis pour sortir un album. Si on a attendu entre les EP et cette collection plus complète qui sort chez La Couveuse, le temps a fait son œuvre et visiblement poli le propos de la Belge Clemix. Ce qui marchait par surgissements s’est mué en style, avec un album paradoxalement plus constant que (…)
On avait parlé d’un premier album sensible du jeune artiste belge Auguste Lécrivain. Si vous avez écouté (c’est bien), sachez que l’évolution est manifeste. Exit la chanson française ‘canal historique’, exit les tentations bossa, voici le temps d’un groove plus en phase avec son époque. Plus qu’un ravalement de façade, on peut parler de reconstruction, mais avec les matériaux d’origine. Un (…)