mercredi 9 septembre 2015, par
Patience et fidélité
Il faut être sacrément sûr de soi pour s’offrir le luxe de la discrétion. Et il faut de l’assurance pour sortir un album en plein été et le donner gratuitement aux fans avant même la sortie ‘physique’. Les fans gâtés avaient déjà eu droit à une longue et passionnante série de live en cadeau, et ils ne devraient logiquement pas être déroutés par ce neuvième album studio.
Qui commence étrangement comme une démo de Sonic Youth, donc de façon assez bruyante. On se rappelle alors que Jeff Tweedy a sorti un bien chouette album plein de guitares l’an passé, en duo avec son fils. Cette déroutante mise en route mise à part, on retrouve pas mal de choses qu’on aime chez eux, à commencer par une revigorante versatilité qui ne jamais ne se départit de leur unité. On passe ainsi du plus carré Random Name Generator à une coolitude que ne renierait pas Bob Dylan (The Joke Explained).
Moins marquant que le précédent, il faut aussi attendre que son aspect râpeux s’estompe. Et si l’émerveillement qui nous avait cueillis par surprise sur The Whole Love ne viendra pas, on garde cet album de Wilco avec nous, parce qu’on y revient très souvent. Il faut sans attendre Where Do I Begin pour retrouver leur intimité, ces chansons toutes légères qui entêtent sans qu’on ne s’en rende compte (Taste The Ceiling). Pour le reste, ils arrivent à nous gratifier d’une forme déviante de glam (Pickled Ginger) ou pratique le psychédélisme les orteils au vent (Magnetized), tout en laissant la fin de You Satellite gentiment déraper. Comme sur les albums précédents, on retrouve aussi une version débraillée de Spoon(Cold Slope)
On le voit, il y a plein de choses qu’on a toujours aimées chez Wilco. Sorti discrètement, semblant ne s’adresser qu’à ses fans, il témoigne de l’indéfectible attachement qu’à la bande de Jeff Tweedy pour son public toujours friand de belles choses bien faites. Wilco ne part pas à la conquête de parts de marché, il prouve qu’avec du talent et aucune prétention, on peut maintenir une discographie de longue haleine.
http://wilcoworld.net/#!/home/
Jamie Stewart est un artiste qui fait de la musique excitante. De combien pouvez-vous dire ça ? On ne veut pas dire qu’il a toujours tout réussi, tout le temps, mais on prend toujours de ses nouvelles avec une curiosité certaine. On sait qu’on va être surpris, un peu secoués et peut-être même un peu soufflés. Ou même beaucoup soufflés dans le cas qui nous occupe, à savoir le successeur du (…)
Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)
On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)
Prendre son temps pour écrire une critique de Loma, ça tombe sous le sens tant la richesse ce troisième album nécessite un certain approfondissement. Même si on fréquente musicalement Jonathan Meiburg depuis 20 ans, découvrir un album de Shearwater ou Loma n’est jamais anodin et il faut un temps pour que toutes ses subtilités se dévoilent. Il en a été de même ici. Petit rappel des faits, Loma (…)