mercredi 23 septembre 2015, par
Le jour où Porsche construira une moto, on ne haussera pas les épaules parce que ce n’est pas son métier de base. Les passionnés de mécanique se pencheront sur son cas tout comme on a tendu l’oreille pour entendre le très bon premier album des nerveux Ought sur le vénérable label montréalais Constellation dont le métier de base est plutôt les formations expérimentales taiseuses (Godspeed, ce genre).
Ce qu’on entendait sur More than Any Other Day, le premier album des Canadiens était en tout cas un bien bel exemple de rock abrasif et anguleux, avec une voix dont le ton n’était pas sans rappeler celui d’Alex Ounsworth (Clap Your Hands Say Yeah).
Le second album (quatrième si on compte un premier autoproduit et une compilation) est sorti maintenant et on peut d’ores et déjà dire que premier virage bien négocié. Le ton s’est calmé, relativement ralenti, mais le groupe n’en a pas pour autant perdu sa personnalité et son intérêt. On a souvent maudit Sonic Youth pour la foule de groupes moins talentueux qui tentaient d’en reproduire la coolitude et n’en tiraient que de la maladresse. La filiation avec la légendaire formation new-yorkaise est en tout cas patente, et Men For Miles qui ouvre les hostilités est déjà bien long en bouche. Cet aspect faussement détendu est manifeste sur des morceaux comme Beautiful Blue Sky ou Sun Coming Down ou ils n’hésitent pas à traîner en route, montrant au passage une belle maîtrise du feedback.
Autre groupe qu’il vaut mieux ne pas tenter de copier, le Wire des seventies est présent en esprit sur le plus dense The Combo. On le voit, les figures tutélaires peuvent être encombrantes mais ne viennent jamais attiser une trop défavorable comparaison.
Surtout que la voix du chanteur guitariste Tim Darcy qui déclame plus qu’elle ne chante, est toujours impeccable, avec ce qu’il faut de gouaille (Art Brut) et de maîtrise pour parfaitement faire semblant qu’il s’en cogne. Une rythmique aux aguets permettant aussi à Celebration de changer constamment de braquet.
Il y a parfois une distance énorme entre les intentions et le résultat. Ce qui rend par exemple quelques films d’horreur parfaitement cornichons. Le coup de force d’Ought, c’est de brasser des références dont il convient souvent de s’écarter pour en faire une potion personnelle et détonante, apportant une dose de guitares en liberté à ceux qui comme moi en ont besoin de temps à autres.
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