jeudi 24 décembre 2015, par
On découvre plus de bonnes choses sur KEXP en un quart d’heure par mois qu’en écoutant Purefm toute l’année. C’est en se basant sur cette constatation que je me balade parfois sur le site de la meilleure radio musicale du monde entier. Vous l’aurez compris, c’est comme ça que j’ai découvert The Lighthouse and The Whaler, formation de Cleveland, Ohio qu’il est plutôt compliqué de trouver chez nous.
Mais avec un peu d’astuce, il est possible de mettre la main sur leur dernier album Mont Royal. Cette référence montréalaise vient de l’endroit d’enregistrement et on se dit quelques fois pendant l’écoute que ce pourrait aussi être l’origine du groupe. Il y a dix ans, il ne fait pas de doute qu’on aurait parlé d’Arcade Fire dès le premier paragraphe. Mais du temps a passé, les suiveurs du groupe maintenant globalisé nous permettent de raffiner l’analyse.
En effet, après un premier morceau engageant et bien rond, le tout bon I Want To Feel Alive nous indique ce qu’aurait pu devenir Band of Horses s’il avait répondu à l’attente. Le son est plus froid et puissant peut-être, mais reste bien plus sympathique que, disons, Of Monsters and Men. Dernière référence avant de vous libérer, on pense aussi à la science du climax du premier My Latest Novel, avec la même envie de faire frissonner les violons en fin de Glory. Ce violon vient aussi réchauffer de ses entrelacs un morceau comme We Aren’t Who We Tought We Were.
Au-delà de ces ressemblances bien organiques, il y a aussi quelques sons de synthé plus compliqués à défendre sur Closer et ce n’est pas l’apport de groove sur Senses qui nous déridera. C’est l’autre penchant du groupe, qui pour le coup pourra plaire à ceux qui ont apprécié les revirements de Fanfarlo ou Foals (In The Open) quand ces derniers font dans l’atmosphère compacte. Under montre qu’ils ne cherchent pas l’émotion à tout prix, mais peuvent prendre de l’intensité comme ça, juste pour le sport.
On le voit, il y a pléthore de ressemblances proches ou éloignées pour cette formation qui peut aussi se reposer sur l’exceptionnelle voix de son chanteur. Il semble aussi qu’ils maitrisent fort bien l’exercice du live, ce que montre la vidéo prise par KEXP et présentée ci-dessous. On comprend d’autant moins le manque de diffusion de ce groupe forcément attachant et forcément immédiatement familier. On n’a jamais trop d’amis de toute façon.
http://thelighthouseandthewhaler.com/music/
On a déjà avancé l’idée que The National serait le plus grand groupe de rock du monde. Ou alors pas loin. Mais sans doute par défaut. Il faut dire que leur succès est arrivé sur le tard et presque malgré eux. Ils peuvent se targuer d’une impressionnante discographie. Et puis il y a cette sensation que les albums s’enchainent sans que leur statut n’impose leur contenu. Ils arrivent à avoir des (…)
Jamie Stewart est un artiste qui fait de la musique excitante. De combien pouvez-vous dire ça ? On ne veut pas dire qu’il a toujours tout réussi, tout le temps, mais on prend toujours de ses nouvelles avec une curiosité certaine. On sait qu’on va être surpris, un peu secoués et peut-être même un peu soufflés. Ou même beaucoup soufflés dans le cas qui nous occupe, à savoir le successeur du (…)
Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)
On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)