dimanche 13 août 2006, par
On se demande comment on a pu faire avant, tant il n’y a pas vraiment d’équivalent. En effet, Cali réussit la gageure de rassembler le grand public sans écorner son image auprès des personnes plus pointues l’ayant découvert. Sans doute grâce à cette sincérité viscérale qui transpire sous chaque mot et chaque note.
En presque deux ans, il s’est d’ailleurs fait pas mal de copains. Citons M et Daniel Darc qui collaborent ici ou encore Miossec à qui il rend hommage dans un titre et qui l’accompagne occasionnellement sur scène. Comme sur le premier album (L’Amour parfait), la plupart des chansons se divisent en deux thèmes : Quitter ou être quitté, voilà la principale question que semble se poser Cali. Et comme il y répond toujours fort bien, on ne va pas s’en plaindre. Car les amours de Cali sont toujours extrêmes, violentes, cyclothymiques. On l’imagine très bien : "C’est pas tout ça, je te largue, j’ai une chanson à faire". Mais d’autres éclairages sont également approchés : La jalousie (Pauvre Garçon avec Daniel Darc), les amoures plus, disons, "matures" avec le rigolo, touchant mais longuet Roberta ou encore les pères face à la garde de leur enfant (Le Vrai Père).
Comme souvent dans ces cas-là, les chansons plus optimistes sont moins convaincantes (Pour Jane ne m’agite pas malgré quelques jolies phrases). Mais peut-être que ce sont juste mes goûts.
Cet album vaut mieux que de la variété, même si les violons adoucissent largement le propos. Qu’est-ce que ça aurait donné avec une seule guitare acoustique ? On ne le saura pas, ce n’est pas dans les goûts du bonhomme.
Si l’album est plus inégal que le premier, il recèle au moins deux perles nettement au-dessus de ce qu’on fait habituellement dans notre langue. En effet, Je ne vivrai pas sans toi et Je te souhaite à mon pire ennemi combinent une intensité du son (guitares relevées de trompette dans le premier exemple), une rage et des mélodies vraiment emballantes. Des écoutes très nombreuses ne m’ont pas lassé et j’en redemande encore. Citons aussi l’accumulation de Je sais sont la répétition n’est pas sans rappeler certains Miossec (nous y revoilà). Et puis le ragtime de Tes yeux qui évoque avec une tendresse particulière la façon paradoxale qu’on a d’appréhender la femme de sa vie.
Qui se soucie de moi ? demande-t-il dans son premier single. Eh bien, beaucoup de monde, mon vieux Cali... (M.)
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