mercredi 22 février 2017, par
D’habitude, les compte-rendus de concert sont écrits avant que les photos ne soient disponibles. Cette fois-ci pourtant, il n’y en aura pas. Pour la première fois en dix ans et après une centaine de concerts (à vue de nez), mon ami l’appareil photo n’a pas été autorisé à entrer avec moi...
Mais bon, on était là pour écouter de la musique surtout et on n’a pas été déçus de ce côté-là. L’affiche du jour était en fait double, et d’une certaine cohérence. Plants and Animals et The Dears partagent certes la même origine de Montréal mais sont aussi des témoins de deux époques de la musique de cette ville.
On commence donc par Plants and Animals, qu’on connait paradoxalement un peu mieux que la tête d’affiche. Il faut dire que leur Park Avenue qui arrivait à être original dans la queue de comète d’après le paroxysme indie nous avait sérieusement tapé dans l’oreille. Les albums suivants avaient été suivis avec attention et l’occasion était belle de voir ce qu’ils valent en concert. Comme presque toujours avec les formations américaines, ce fut une confirmation. Plus solide, plus forte et avec plus de guitare, leur musique s’exprime très bien sur scène. On retrouve une verve qu’on avait croisé chez Clap Your hands Say Yeah et ces 45 minutes filent comme une balle.
L’avantage de mieux connaitre les premières parties, c’est que c’est un peu snob (et on aime bien parfois...) et ça met dans d’excellentes conditions d’écoute pour la suite. The Dears, c’étaient les Canadiens d’avant (d’avant la vague d’Arcade Fire et consorts), avec pour point d’orgue la voix de Murray Lightburn qui oscille entre Damon Albarn (un peu) et Morrissey (beaucoup). On est restés longtemps sous le charme de leur génial No Cities Left qui à l’époque tournait autant chez nous (et même à la radio, une autre époque on vous dit) que le premier The Veils.
On a suivi sporadiquement leur carrière, avec un intérêt certain parce que leur héroisme clean est resté à contre-courant et toujours sympathique. Evidemment, ils passent remarquablement la rampe et cette Rotonde bien garnie d’un public connaisseur semble le meilleur endroit pour eux. Enfin, c’est le meilleur endroit pour tout le monde (à part mon appareil photo maintenant) il faut dire. Comme ils ont un album imminent, ils en livrent quelques morceaux qui s’insèrent parfaitement dans la lignée de ce qu’ils ont fait. On ne savait plus d’ailleurs à quel point on se souvenait de Lost In The Plot . Certes, on ne reconnait pas tout. Evidemment, la voix de Natalia Yanchak n’est toujours pas à la hauteur quand elle prend occasionnellement les commandes mais c’est très solide et dense. Les rappels viennent entériner tout ça avec deux morceaux acoustiques qui nous confirment à quel point Lightburn maitrise son sujet avant qu’ils ne nous achèvent d’un 22 : The Death of All the Romance bien saignant.
On ne peut même plus compter les groupes de Montréal qui comptent pour nous, mais on n’oubliera pas ceux qui nous ont inoculé le virus.
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