jeudi 20 avril 2017, par
Etre à la mode peut-être une malédiction, parce que ça peut sous-entendre qu’on peut le plus l’être. C’est le sort qui semblait attendre Clap Your Hands Say Yeah il y a une douzaine d’années, quand leur nom un peu clette leur permettait de capter l’attention de la communauté myspace puis de la blogosphère (trucs qui ont disparu maintenant). Fort heureusement pour eux, ils ont pu s’extraire de leur landerneau indie maintenant daté pour rester pertinents, en devenant au passage une vraie valeur sure sur scène.
Combien de groupes phare de l’époque sont-ils encore là ? On ne fera pas le compte, on va se contenter de dire que ceux qui ont bien évolué depuis ne sont pas légion. A ce propos, il est amusant de voir que c’est Nick Krill qui est aux manettes parce qu’il a été un membre de The Spinto Band, groupe dans la lignée de CYHSY mais qui n’a pas survécu artistiquement au ressac indie au contraire de celui-ci qui semble meilleur que jamais.
La voix d’Alex Ounsworth est toujours étrange mais quand elle ne monte pas, le cachet est certain. Elle apporte aussi un ton reconnaissable, leur permettant sans avoir l’air d’y toucher, de mêler léger et sombre. Le côté léger est illustré par un premier morceau très éthéré entre guitare cristalline et basse ronde. Plus sombre et abrasif, Down (Is Where I Want to Be) explore des pistes plus post-punk et se pose en belle chose étrange, tout en rondeurs et en variations, montrant aussi que leur technique est discrète mais manifeste.
On avait identifié la patte des Talking Heads sur le premier album qui les avait révélés. Cette ressemblance est moins littérale maintenant mais dans les intentions et les résultats, on est encore plus proche de l’esprit du groupe de David Byrne, notamment dans les envolées en fin de morceau (Fireproof). Sachant ce dont ils sont capables en concert, ces passages tendus sont une promesse de bons moments sur scène. De même, ils aiment toujours repartir et faire passer un morceau en vélocité plus qu’en puissance (The Vanity of Things), ne desserrant pas l’étreinte (Better Off) ou utiliser originalement de l’harmonica dans un contexte sonore dense. Il apporte de la densité à Unfolding Above Celibate Moon (Los Angeles Nursery Rhyme) tout en langueur.
Ce album équilibré confirme que la sensation d’il y a douze ans est devenu un projet mature qui trace sa propre route. On le savait déjà, ça se confirme et c’est très bien comme ça.
Oh, un album surprise ! Enfin, quand Space Invaders et Alphabet City sont sortis le 17 août, un album semblait se profiler. Il avait déjà un titre, une tracklist, une date de sortie des collaborations et puis hop, tout s’est calmé avant que l’annonce officielle se fasse en concert la veille de la sortie. Etrange tactique sans doute mais qui peut aussi trouver des justifications. Annoncé comme plus (...)
Un petit coup d’oeil à son Bandcamp ne laisse pas beaucoup de doute sur ses préoccupations. Le neuvième album de l’artiste de Philadelphie est concerné par la question du genre. Mais ce n’est pas ce qui frappe d’emblée à l’écoute de cet Homo Anxietatem, c’est plutôt la voix. Haut-perchée, elle est une des caractéristiques les plus remarquables de cet artiste.
Elle peut être une limitation aussi, jouant (...)
Une limitation connue de la critique est qu’elle intervient à un temps donné, dans un contexte. Or on sait que les avis ne sont jamais constants dans le temps. Ainsi si I am a Bird Now a beaucoup plu à l’époque, on le tient maintenant comme un des meilleurs albums de tous les temps, tous genres et époques confondus. Cette proximité crée aussi une attente quand que les Jonsons sont de nouveau de la (...)
Maintenant je me sens optimiste. Ma couleur préférée est le rose. J’espère que vous allez apprécier cet album.
Ce n’est pas le genre de citation qu’on attend de la part de Michael Gira pour présenter ce The Beggar. Certes, on n’attendait pas un aphorisme désespéré, mais quand on connait Swans et leur aura de danger, il y a de quoi être un peu intrigué. Mais rassurez-vous, même si les changements de (...)