jeudi 18 janvier 2018, par
Si j’avoue n’avoir jamais entendu parler du Gallois Novo Amor, le nom d’Ed Tullett évoque déjà de bien bonnes choses. Avant d’être aux manettes du premier EP du prometteur d’Olivier Spalding, il nous avait déjà gratifiés d’un Fiancé de premier ordre.
Evidemment, la voix et la délicatesse nous amènent à parler de Bon Iver. Mais comme ce dernier après le désormais classique For Emma, Forever Ago, ils sont allés ailleurs, plus haut. Le folk de base de l’Américain a en effet pris un virage, entraînant dans sa musique presque pastorale plein d’éléments nouveaux. On vous a déjà longuement raconté ça. Sur le premier album d’Ed Tullett, on distinguait aussi une incorporation réussie d’éléments électroniques qu’on ne retrouve pas nécessairement ici.
A la place, on retrouve de l’amplitude sur Silvery. Il y a des guitares et des cuivres, ce qui peut aussi leur conférer un petit air de Sigur Ros. Avouez qu’il y a des rapprochements plus infâmants Ce sont évidemment ces moments-là qui sont le plus gratifiants, comme la poussée de Terraform, la décharge d’électricité à la fin de Cavalry.
Il leur faut cependant peu de chose sur Euphor, leurs deux voix et un petit clavier suffisent sur beaucoup de moments du morceau qui il est vrai peut compter sur une mélodie qui fait mouche. C’est aussi la recette du délicat Dancer.
Sur Anatome, on a même l’impression que c’est ce qu’on aurait entendu sur le second album de Bon Iver se le virage avait été moins prononcé. On est donc en terrain connu mais aussi et surtout sur un terrain qu’on aime arpenter. Moins formellement aventureux que ce que fait Ed Tullett seul, cet album fait montre d’une ampleur réjouissante. Vous avez compris que ceci est un indispensable compagnon de votre hiver.
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