lundi 29 janvier 2018, par
Elles en ont fait du chemin, les Suédoises de First Aid Kit. Il y a un peu plus de 8 ans, on les découvrait dans une petite Rotonde en ouverture de Megafaun et Port O’Brien et maintenant elles jouent à guichets fermés après une expatriation réussie aux Etats-Unis. La recette marche donc et les sœurs Klara et Johanna Söderberg n’ont visiblement pas l’intention de la changer. Deux voix à l’unisson, des morceaux au classicisme indéniable mais parfois habités d’une fraîcheur plaisante.
Ce quatrième album est en tout cas très ‘produit’ comme l’avenant Rebel Heart qui entame cet album. A cette production, on ne retrouve plus Mike Moggis, producteur et membre de Bright Eyes mais Tucker Martine qui enlumine les Decemberists. On le voit, elles ont toujours bénéficié des meilleurs, ce qui renforce encore leur ancrage americana et n’en fait pas un ersatz européen.
La facilité mélodique de Fireworks le destine à être un plaisir coupable, celui qu’on prend sans vergogne à écouter Lana Del Rey entre des écoutes plus rudes. Dans le détail, on se dit que le son d’orgue discret pourrait être emprunté à The Band (le groupe historique des meilleurs Dylan) et la poussée bien gérée à la fin de Nothing Has to Be True pourrait être une piste pour le futur.
Elles qui se sont fait connaitre en reprenant du Fleet Foxes gardent des traces de leur façon initiale moins amplement orchestrée. On les retrouve sur le début de Hem Of Her Dress avant qu’un chœur ne vienne contrecarrer l’intimité. Il y a évidemment ces morceaux qui semblent trop standards pour être honnêtes. Il ne faudrait pas que leurs albums contiennent uniquement des morceaux comme Postcard mais comme ils ne constituent pas la majorité, on ne ronchonnera pas.
Comme toujours, cette musique coule de source, s’imbrique avec une perfection calculée. Leur fraicheur d’interprétation n’est jamais mise en doute et on ne peut pas dire que les moyens mis à disposition mettent leur talent sous l’éteignoir. Le résultat est un peu lisse, forcément, mais toujours beau. Elles ont donc fait du chemin mais on les suit, avec l’agréable sensation qu’elles sont entre de bonnes mains et ne peuvent pas nous décevoir.
On apprécie toujours le retour d’un ami de longue date, surtout s’il reste empreint d’une grande beauté. Comme on l’avait signalé à la sortie du précédent Years in Marble, il s’éloigne d’influences comme Nick Drake (avec un picking virtuose) pour favoriser un mid-tempo qui coule de source comme South, Brother qui relate ses retrouvailles avec son frère qui vit en Espagne. La finesse d’écriture (…)
On l’a dit, on connait remarquablement peu d’artistes pour les plus de 2000 critiques écrites ici. Pourtant quelques camaraderies virtuelles ont pu se développer. A force de commenter les albums de The Imaginary Suitcase, j’ai même eu droit à une écoute préliminaire de cet album. Ceci est juste une petite mise au point au cas où vous viendrez fort légitimement douter de mon objectivité en la (…)
Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)
Un écueil fréquent auquel se frottent les artistes à forte personnalité est la répétition. Quand on a un son bien défini, un univers particulier, les variations sont parfois trop subtiles pour être remarquées ou remarquables. Si vous avez écouté deux albums de Stereolab vous savez de quoi on veut parler. Si on identifie un morceau de Fink assez vite, il y a malgré tout suffisamment d’amplitude (…)
Même si on n’est pas exactement un service public, un peu de gai savoir s’impose parfois. Le Butoh est une danse de performance minimaliste créée au Japon en 1959. La danseuse suédoise Frauke a donc demandé à sa compatriote Josefin Runsteen de créer une bande-son pour une performance et c’est ce qui constitue l’objet musical du jour.
La lisière entre les musiques électronique et classique (…)
On l’avoue, un talent féminin éclectique et un peu électronique, c’est quelque chose qui nous plait. On peut penser à Bat For Lashes, Harrys Gym, Jeanne Added, Odd Beholder ou autres et on ajoutera donc la Suédoise Annika Grill et son troisième album.
On est d’emblée mis à l’aise par un petit air de Metric dans leurs moments les plus gorgés de beats et de guitares combinées (Thinking (…)
Ce n’est pas parce qu’une artiste nous a marqués fortement qu’elle ne peut pas échapper momentanément à notre radar. Ils faut dire que si certaines de ses productions plus récentes que son album d’il y a 9 ans ne se sont pas signalées, c’est aussi parce qu’elles étaient chantées en Suédois. Et puis la toute dernière fois qu’on l’avait aperçue, c’était aux côtés de First Aid Kit pour une soirée (…)
Il y a des noms qui semblent prédestinés, faciles à retenir et qui semblent contenir leur genre. Ca fait longtemps qu’on me parle d’Anna von Hausswolff et je pensais que la Suédoise était un genre de prêtresse gothique. Il a fallu une balade sur la toujours épatante section des sessions de KEXP pour que je découvre ce qu’il en était et tout de suite apprécier cet univers fort.
Parce qu’elle (…)