mercredi 16 août 2006, par
Il y a de multiples façons de découvrir des albums. L’une d’elles consiste à aller regarder de l’autre côté de la manche pour voir ce qui plaît au NME (hebdomadaire alternatif à sensations, sisi). A côté des inévitables Franz Ferdinand trône le dernier opus de Elbow. Cet album, je l’avais déjà mais parmi tant d’autres mais une cause qui ne regarde que moi m’a encouragé à y voir de plus près.
Ce préambule plutôt long sous-tendrait-il qu’il y a moins à dire sur l’alum lui-même ? Nous allons voir que non.
Le premier morceau est toujours très important dans un album. Ici, Station approach fait se rejoindre un piano mélancolique et une voix plutôt plaintive. Notre époque friande en classification a un terme pour désigner cette variété de pop-rock. Les anglophones parlent de glum-rock. Mais contrairement à un Keane par exemple, tout n’est pas expressément fait pour que ce soit joli. En effet, dès Forget myself, on sent que les influences sont plus larges. Pour les gens qui ont connu ça, ça ressemble plus aux mésestimés New fads.
La cible semble parfois être tout autre : The Stops lorgne clairement vers le Radiohead de la période The Bends, quand la basse de Mexican Standoff peut quand on est de bonne composition évoquer certaines lignes de Kid A. Je préfère cependant une grosse attaque à la basse comme sur la plage titulaire. Un hymne presque unanimiste, qui gagne progressivement en densité. Le meilleur morceau haut la main.
Par contre, il suffit d’un son de batterie trop propre et de choeurs trop éthérés pour moins me plaire (An imagined affair, inspiré par l’autobiographie de John Irving An imaginay girlfriend ?).
La seconde partie de l’album se fait plus lente. Mais si parfois c’est joli ce n’est pas mielleux (The Everthere) mais pas mémorable non plus, voire parfois limite comme Great expectations. Une alternative moins baroque à Divine Comedy (My very best) peut-être pour ceux qui aiment ça. Le dernier morceau est moins geignard et par là plus réussi.
Leaders of the free world dès lors ? Oui, c’est tout à fait possible. A l’heure où un Radiohead est parti vers la stratosphère et quand Coldplay radote et tourne en rond, Elbow se présente comme un leader tout à fait crédible pour un rock mélancolique de qualité et de large diffusion. Car c’est à cette aune-là qu’il faut juger, puisque les autres courants dans la musique tristoune sont amenés à rester plus confidentiels. Citons pêle-mêle l’intensité folle de Arcade Fire, The Veils ou Wolf parade, le folk remue tripes de Sophia ou le spleen classieux des Tindersticks, sans parler de la noirceur industrielle de Joy Division et ses nombreux suiveurs. Tous ces groupes m’ont procuré beaucoup plus de plaisir que l’album dont il est question. Mais si Elbow doit envahir les ondes radio (et cet album sera diffusé), je verrai ça comme un bon signe. (M.)
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