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Lebanon Hanover - Let Them Be Alien

lundi 9 avril 2018, par Marc


Il y a ceux qui basent leur musique sur la nostalgie et d’autres qui assument carrément leur ras-le-bol du son trop moderne et gonflé. C’est ainsi que se sont rencontrés Larissa Iceglass et William Maybelline qui sortent leur cinquième album en tant que Lebanon Hanover. Leurs deux voix se font entendre ici et on peut dire qu’on préfère celle de la femme parce qu’elle est belle et profonde surtout, parce qu’elle est bien moins affectée ensuite. Coup de bol, elle est bien plus présente, ce qui donne à sa voix à lui un habile contrepoint (il n’est pas interdit de pense à Fields of the Nephilim sur Silent C). Quand elle chante en Allemand, c’est forcément bien dans le ton, tout comme on l’a entendu chez unhappybirthday. Ce genre s’accommode donc de bien des langues comme on l’a constaté chez Utro récemment.

Une basse jouée en bas du manche, des pédales chorus et flanger comme à l’époque. Celle des années ’80 s’entend. Parce que tous les marqueurs sont là, pour le meilleur sans doute. Lebanon Hanover n’avance pas masqué et si on ne va pas faire semblant que le style du groupe est bien nouveau (c’est même une de leurs revendications), on ne peut que constater que c’est très bien fait et livré avec sincérité.

Ils ajoutent alors leurs ingrédients propres comme un peu de sax inquiétant ou le chouette gimmick discret de True Rom. Ils étalent aussi leur palette de l’impeccable langueur lente de Favorite à la transe robotique de Du Scrol. Sur Lavender, la petite guitare nous renvoie aux belles heures de The Organ. Si vous vous endormez en tenant le vinyle de Seventeen Seconds ou de Faith contre votre cœur, ceci est forcément pour vous et est un conseil indéniable.

    Article Ecrit par Marc

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