lundi 7 mai 2018, par
Quand une critique tarde, ce n’est pas trop grave, l’album a une certaine durée de vie et la disparition presque complète de ce qu’on a appelé la blogosphère musicale rend encore moins impérieux le besoin de publier vite. Si on essaie de se conformer tant bien que mal au calendrier des sorties, on n’y colle pas au jour près. Par contre, une fois passé le lendemain d’un concert, on estime que c’est trop tard. C’est pour ça que vous n’avez pas eu droit au compte-rendu de la prestation de The National à Forest National. Mais il y a une séance de rattrapage avec la sortie de cet album live à l’occasion de la journée des disquaires.
D’ailleurs, le concert lui-même était un rattrapage. Initialement prévu à Bozar (prestigieuse salle bruxelloise qui pour le moment accueille la finale du concours Reine Elisabeth), il a été annulé parce que le groupe a été invité par Barack Obama pour le gala d’une de ses fondations. On retrouve d’ailleurs çà et là quelques allusions à un hug de Michelle Obama.
On les avait déjà vus dans des salles bien plus petites comme le Botanique mais bon, c’était il y a douze ans et leur aura a considérablement grandi. Ce groupe très populaire au nord du pays si on en croit la langue majoritaire parlée dans la salle bruxelloise passera sans doute au Sportpaleis d’Anvers pour sa prochaine visite. Donc sans doute sans nous.
Une des bonnes surprises du concert est qu’il avait commencé par tous les morceaux de l’album Boxer, dans le même ordre. Ce sont ces morceaux-là qui figurent sur cet album. Ça commence donc par le parfait Fake Empire rehaussé comme il se doit de cuivres. Ces cuivres supportent aussi les guitares de Brainy. L’album est visiblement enregistré sur la console, ce qui atténue fortement les risques de distorsion que les auditeurs dans la salle ressentent. Le son est dense et solide, ce qui rend hommage à la maîtrise du groupe et à l’énorme voix de Matt Berninger.
Album inoxydable et sans déchet, Boxer est un de ceux qui enchaîne sans pitié les morceaux marquants. Je le tiens pour une des plus patentes réussites de la décennie passée (et album de l’année 2007 en ces colonnes). On retrouve avec bonheur tous ces détails qu’on a tant usé, cette batterie d’intro de Squalor Victoria, ces profondes transitions d’accords sur Guest Room. C’est techniquement fortiche, même si le résultat est d’une fluidité exemplaire. Cet album est aussi séquencé de façon particulière, avec une seconde partie plus intime qui peut sembler un ralentissement de milieu d’album alors que bon, il y a quelques pépites là-dedans comme Green Gloves.
On n’a pas besoin de rappeler à quel point Boxer est un grand album et à quel point The National maîtrise son sujet mais cet enregistrement rappelle un bien bon souvenir et insiste pour qu’on ne les rate plus en concert.
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