mercredi 23 mai 2018, par
La théorie électrique nous apprend que la puissance est le produit de la tension et de l’intensité. On peut dire que la musique de Jon Hopkins maintient le niveau des deux composantes assez haut pour qu’il soit un des plus puissants musiciens de l’époque.
Il y a longtemps qu’on ne vous avait plus parlé de lui d’ailleurs. Evidemment, on vous avait dit tout le bien qu’on pensait de son fantastique album avec King Creosote mais voici une occasion de parler de ce talent. Lequel peut aussi prendre une tournure alimentaire puisqu’il a collaboré à certains Coldplay pas encore embarrassants (Viva La Vida) à l’initiative de Brian Eno.
Dès le premier morceau on plonge de toute façon. On se rappelle pourquoi on aime tant l’Anglais tout comme on avait défriché le genre avec le premier album de Trentemøller il y a dix ans. Mais le son est encore plus travaillé, avec un grain particulier. Le plus complexe Emerald Rush monte en puissance donc, prenant les éléments au vol et les incorporant au fur et à mesure. De même, Neon Pattern Drums part du sol et arrive bien haut.
Clairement pas orienté dancefloor, il n’en garde pas moins de fameux moments d’euphorie (Evrything Connected). Les relances en type minimal qui fonctionnent en plein grâce à une maîtrise rare. Certes, on n’est plus trop au courant de ce qui se passe sur cette scène-là mais je n’ai plus ressenti ça depuis le dernier Stephan Bodzin. On y entend en effet un bouillonnement hallucinant, des effets distillés avec assez de subtilité pour pleinement percoler.
Comme un bon mix, cet album prend de l’ampleur, permet de s’échauffer. Et puis soudainement tout bascule. Après la montée ne vient cependant pas la descente mais un retour au niveau de la mer pur et simple. Il relâche la pression sur une pièce ambient qui prouve que bon, il n’est pas un simple Moby mais un artiste au sommet de son game. Sorti du contexte de l’album, C O S M pourra paraître plus léger que le reste mais c’est en tant que respiration qu’il s’impose, surtout qu’il comporte une montée en bonne et due forme. La fête se termine donc un peu abruptement même si on aurait du mal à imaginer une alternance entre les deux ambiances.
Il peut en effet laisser le piano presque seul sur Echo Dissolve. Luminous Beings est lui moins contemplatif. Sans reproduire la déferlante d’émotions de la première partie de l’album, il n’en garde pas moins une belle palette sonore et ne se départit jamais d’une variation continue.
Une belle montée et une longue descente, voilà le parcours de cette grosse étape de montagne proposée par le maillot à pois Jon Hopkins. Si vous faites partie de ceux qui veulent savoir qui sont les maîtres de genres que vous n’écoutez pas forcément, il faut se frotter à ceci pour voir ce qui peut se faire de bon en electro contemporaine. Très accessible et montrant deux faces bien distinctes (un long et puissant crescendo techno et une descente ambient), ceci est un des hauts faits de l’année tout simplement malgré son étrange et frustrant séquencement.
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