mardi 29 mai 2018, par
On n’aime pas être déçus. Ainsi quand on reçoit la version complète de ce qu’on ne connaissait par bribes, on espère que le tout sera conforme à ce qu’on a apprécié en extrait. Et dans le cas du duo Glass Museum (Martin Grégoire et Antoine Flipo), une dose plus copieuse vient confirmer tout le bien qu’on pensait de la formation tournaisienne.
Glass Museum est un morceau de Tortoise et ce n’est sans doute pas un hasard. Mais n’allez cependant pas chercher des ressemblances trop hâtives avec ce que fait la fameuse formation post-rock américaine. Certes, ceci est de la musique instrumentale (ce qui n’est pas le genre qui favorise le succès mainstream ni les passages en radio) mais si on flirte souvent avec le jazz, ce n’est qu’une des composantes d’un mélange occasionnellement puissant. Sur Tribal Coffee ils mêlent en tous cas les deux, aidés par la trompette de Martin Pichault Les cuivres complètent d’ailleurs admirablement Shadow’s Faces qui voit l’album monter d’un cran avec ce second morceau.
On ne parlera pas vraiment de post-rock ici puisque très peu des poncifs du genre ne sont présents mais c’est juste une étiquette réductrice pour ce mélange d’organique et d’électronique exécuté avec plus que de la maîtrise. Le mélange d’un clavier et d’une pulsation bien présente pourra plaire à ceux qui aiment les 65 Days of Static récents et veulent un peu plus de subtilité au détriment de la force de frappe brutale. D’ailleurs, le jeu de clavier de très haut niveau et très présent, ce qui promet en live.
Plus déconcertante a priori est leur propension à frayer avec le côté léger de la force. Sur WU, les moments plus forts contrastent en effet avec un début plus easy-listening (toutes proportions gardées). Waves est quand même très proche d’un générique seventies avant de libérer les watts et entrer dans une autre dimension. Cette musique prend évidemment tout son sens dans les contrastes et les variations, balayant sur un morceau comme Electric Silence un bien large spectre.
Au final, ce court album (dosage optimal pour maintenir le niveau) sorti chez Jaune Orange montre un très bon potentiel et un large spectre. Sauf si le concept même de musique instrumentale vous rebute, Glass Museum est une découverte à faire.
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Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
Une fois ces généralisations balancées, penchons-nous (…)