mardi 7 août 2018, par
On ne peut pas vraiment dire que Jonathan Meiburg soit quelqu’un de vénal. Il a même dû faire appel à l’équipe pour boucler la tournée des excellents Loma. Donc, s’il multiplie les sorties, ce n’est pas pour occuper le terrain. De plus, les bénéfices des ventes (en numérique et sur Bandcamp exclusivement) iront à l’International Rescue Committee qui soutient et défend les réfugiés partout dans le monde. A priori, cet enregistrement acoustique de l’album Rook (dix ans déjà pour cette merveille) par Jonathan Meiburg chez un particulier londonien n’était pas destiné à la parution.
Une version acoustique de Rooks (le morceau), c’est évidemment un grand cadeau. Pour l’anecdote, on peut comparer ceci aux versions récentes qui en sont faites. Elles montrent l’immense potentiel du morceau, ce dont on n’a du reste jamais douté, vu le nombre de versions live entendues et la très belle version demo disponible sur Missing Islands (une des rares sorties du groupe à ne pas avoir été relatée ici).
Bon, c’est un album avec The Snow Leopard (morceau important pour votre humble serviteur) dedans, donc mérite le détour. Ces versions plus dépouillées ne semblent pas manquer de quoi que ce soit, même si on sait que l’aspect épique de morceaux comme Home life ne peut être précisément rendu. Century Eye est forcément moins percutant que l’original mais on se rend compte aussi que les compositions sont solides et ne tiennent pas que par la force de la production ou de l’intensité d’interprétation. Certes, les éruptions d’On The Death Of The Waters ne sont forcément pas là, remplacées par un piano bien senti mais qui dépasse visiblement les capacités de l’enregistrement. Ce piano fera friturer le son en plusieurs occasions, sachez-le. Il chante très haut, chose qu’il ne fait plus à ce point et semble exagérée sur certains morceaux comme Lost Boys.
Il rappelle qu’il est ornithologue par un long enregistrement de chants d’oiseaux. En clôture d’un album acoustique pareil, c’est particulièrement pertinent.
Il se peut que vous ne connaissiez pas encore Rook. Dans ce cas, je vous envie un peu de pouvoir le découvrir mais cet album n’est pas une priorité pour vous, le ‘vrai’ album doit être le sujet de votre attention immédiate. Pour ceux qui ont déjà porté cet album à leur pinacle personnel, cette session acoustique imparfaite et à la magrittesque vient rappeler de bons souvenirs, indiquer qu’on l’adore depuis dix ans et montre une face plus intime de Jonathan Meiburg qui nous a franchement manqué sur les dernières sorties de son groupe.
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