jeudi 30 août 2018, par
On n’avait plus parlé de la Californienne de naissance depuis de longues années. On l’avait laissé dans un mood assez indie pop rétro (ce sont les mots de Paulo à l’époque) et on la retrouve bien à son avantage sur un album très personnel qui tend à prouver que son parcours de vie est aussi peu linéaire que sa discographie.
La liste des albums basés sur l’absence d’un être aimé est infinie. Et chaque artiste a son histoire et chacun de ces albums est différent. On ne peut pas facilement rapprocher Carrie et Lowell de Sufjan Stevens de Skeleton de Nick Cave si ce n’est une impressionnante beauté. Laquelle peut aussi mettre mal à l’aise. J’ai en effet eu un peu de mal avec les trop frontales œuvres de Mount Eerie qui parlait du décès de son épouse.
On ne trouvera pas cette tendance impudique sur le sixième album de Brisa Roché et si l’évocation de son père fantasque et décédé quand elle avait 16 ans (three times my sixteen was your fourty-eight glisse-t-elle sur le logiquement nommé 48) reste prenante, elle bénéficie d’assez de recul. Moins intime certainement mais pas mois personnelle, cette expérience touche évidemment à l’universel.
C’est évidemment la voix de Brisa Roché qui frappe d’emblée et on peut dire qu’elle convient vraiment à sa nouvelle inclination folk. On ne parle cependant pas de musique de feu de camp, notamment parce que la production est confiée à un certain John Parish. Ce qu’on pourrait deviner dans la production directe d’un morceau comme Fuck My Love sur lequel il ne faudra pas beaucoup se forcer pour trouver des traces de P.J. Harvey (Parish avait produit son fantastique To Bring You My Love). Pour le reste, cette mise en musique assure un très bel équilibre avec la voix parfois étrange en dosant les effets.
On peut penser à Marissa Nadler sur le plus acoustique Cypress. Et même quand il y a un peu de guitare dans le fond, on n’est pas trop loin de la manière récente d’une Nadler décidément chère à nos cœurs. Sa voix finalement peut se révéler assez poignante sur Can’t Control qui reçoit un judicieux renfort de violon et de feedback. Vous aurez compris que ça peut être bien beau (Patience), avec une belle mélodie (Engine Off) ou un mid-tempo qui se gorge d’intensité sur Black Mane avec quelques prises d’intensité (pensez aux bons moments de First Aid Kit). La douceur domine sur Holy Badness, à peine modérée par ce brin de guitare distordue dans le fond. Notons que Nick Zinner des Yeah Yeah Yeah’s est venu prêter main forte.
Ce n’est pas le premier revirement de style pour Brisa Roché. Mais si on ignore ce qu’elle a fait auparavant, on se dit que cette mouture-ci lui convient particulièrement. La conjonction d’un sujet très personnel, de sa voix particulière et d’une production tout-à-fait en phase de John Parish en font le sommet indéniable de sa discographie.
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