lundi 17 septembre 2018, par
Il faut le dire, la pop aventureuse est un genre qu’on avait un peu perdu de vue. Ici, c’est pop parce que fort léger dans le son et l’aspect mais aventureux parce que les emprunts à des styles divers et variés sont nombreux. Mais la cohérence est là. Sans doute parce que les quatre protagonistes (Les Allemands Elias Hock et Jonathan Jarzyna, le Français Lucas Ufo et l’Américaine JJ Weihl) ont mis leurs talents en commun dans une seule pièce. Sans doute que les échanges possibles ont apporté leur lot de créativité.
Cette musique peut se concevoir à deux niveaux. Un global tout d’abord où on ne s’attarde que sur le résultat et un peu distraitement. Et dans ce cas, c’est éthéré comme il faut, collant bien à une ambiance estivale. Il y a en effet une douceur indéniable sur Groovin’ With The Eternal Now. Just The Rain est aussi extrêmement relaxant avec quelques soubresauts qui viennent le secouer sans le faire dérailler. Une belle mélodie et la volonté d’aller ailleurs, comme si les premiers Pink Floyd étaient nés à l’époque de la vaporwave. Le reste oscille entre Chillwave (le son ouateux) et cruising californien, se libérant le temps d’une belle fin détendue de Feel Better.
Si on s’attarde plus sur les détails, on peut noter un son de synthé assez années ‘70 sur The Room, donnant un air de pop progressive très plaisant. On remarque aussi la basse un peu Kraut sur HBW, ce qui complète bien ce morceau par ailleurs plus éthéré, comme si LCD Soundsystem prenait des vacances à la plage. Ce mélange fonctionne vraiment bien et la maitrise technique est là, autorisant aussi les sons de guitare plein de delay et autre wah-wah, confèrent une ambiance bien vaporeuse. Like A River quant à lui va carrément voir du côté de Spain.
Rhythm A pourra renvoyer aux moments plus doux de Deerhunter et est assez déroutant dans sa structure, avec des éléments certes identifiables mais agencés et compactés de façon assez intéressante, misant sur les ruptures dans un genre qui n’en compte pas tellement. Vous l’aurez compris, Fenster joue sur plusieurs dualités. Entre une somme de ressemblances et un agencement nouveau, entre une musique facile d’écoute et un bruissement de détails, entre des tentations progressives et un son très éthéré. Ceci a agrémenté mon été en tous cas.
On vous avait déjà parlé de cette formation française à l’occcasion d’un EP sympathique qui montrait de belles dispositions. On change résolument de braquet ici avec 21 titres pour 40 minutes de musique. Mais la longueur n’est pas la seule évolution, la consistance et la constance sont aussi de la partie.
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