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Alina Orlova - Daybreak

lundi 29 octobre 2018, par marc


Il est des artistes plus faciles à suivre que d’autres. Si la barrière de la langue n’empêche nullement de profiter de la musique d’Alina Orlova (on y reviendra), traquer ses sorties via les médias (sociaux ou autres) est autrement ardu. Mais l’effort est souvent récompensé tant elle nous est précieuse.

88 était un album plus synthétique dans le son et l’incorporation était passablement datée. Elle revient ici à une forme plus classique et on ne s’en plaindra pas. Parce que ce classicisme la rend plus intemporelles. On retrouve donc son piano, des cordes (Daybreak) et dans la majorité des cas, c’est pas loin d’être renversant.

C’est en anglais que les premiers morceaux sont chantés. Mais loin de les rendre plus accessibles, cet effort sans doute nécessaire pour avoir une visibilité internationale accrue ne semble pas indispensable. En effet, encore plus que chez Regina Spektor, on sent la vibration d’une âme slave et c’est encore plus flagrant quand elle revient au russe (ou au lituanien, ça dépend). Dès qu’elle passe à sa langue (ou du Russe, allez savoir) sur Elegantiškai Sninga, on retrouve tout ce qui nous avait plus sur ses deux premiers albums (et lors de ce fameux concert qui nous a fait chavirer).

La forme musicale reste donc plus simple, ce qui ne veut pas dire minimaliste. Il semble logique de mettre le piano en avant sur le magnifique Kam. Alors oui, c’est de la balade lyrique à trois temps à tous les coups mais à tous les coups c’est bon. The Break-Up Blues par exemple est un grand morceau limpide et mélancolique mais ils méritent tous la mention. Même quand ça paraît plus enjoué ça reste mélancolique (Little Bird Song)

Non, ceci n’est pas un pas en arrière pour Alina Orlova. En abandonnant les synthés cheap elle revient à une forme qui laisse plus de place à ce qu’il est convenu d’appeler de grands morceaux. Si on aime un petit bout de ça, on succombe facilement et c’est pour ça que faire connaitre cette irremplaçable perle lituanienne est devenu une mission.

http://alinaorlova.org/?lang=en

    Article Ecrit par marc

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