mercredi 3 avril 2019, par
,Parfois la sortie d’un album nous prend par surprise : on ne l’avait pas vu venir, on n’avait pas suivi les annonces.... Parfois, la surprise est même double car on apprend que c’est la "Part 1" et qu’il y aura donc une deuxième fournée, à l’Automne 2019 précisément. C’est le scénario pour ce nouvel album de Foals.
Car Foals, c’est un groupe qu’on suit désormais sans déplaisir, sachant qu’ils peuvent surprendre, mais on ne les tient plus pour une des meilleures formations de la scène actuelle et on est moins à l’affut. Et sans doute que c’est la meilleure façon de rester perméable à l’idée d’une bonne surprise à l’écoute d’un album.
On voit toutefois que le groupe a conservé une base de fans bien large, très réceptive à la moindre occasion de raviver la flamme. Et tant qu’à afficher ses affinités électives, autant le faire pour la formation anglaise.
Mais bon, il serait presque temps de parler de musique. Comme souvent chez eux, on commence par une introduction plutôt éthérée. C’est une marque de fabrique, c’est comme ça. On attendra donc le troisième morceau pour avoir droit à un peu plus de gniaque sur White Onions. C’est le morceau qui encapsule le mieux leur évolution, mêlant leur math-pop du début et la distorsion qu’ils ont adoptée par après (Inhaler).
Ils savent aussi toujours faire des morceaux qui donnent envie de bouger, avec un gros groove décomplexé, et un brin d’electronique, (In Degrees). C’est puissant, efficace mais manque du petit supplément de nerf ou de sueur douteuse qui fait le sel des grands LCD Soundsystem ou The Rapture. Il faut toute leur maestria pour instiller toute cette densité sur le tempo lourd d’un Syrups qui aurait tout aussi bien pu s’enliser sur la longueur, mais fini ici en apothéose. Les percussions syncopées sur Cafe d’Athens, complexe agencement de ce qui pourrait apparaître au première comme l’apposition de morceaux différents, nous rappelle le pédigrée math-rock.
On épinglera encore On the Luna dans laquelle des synthés rafraîchissent l’instrumentation et dont la section rythmique toujours autant sur la balle rend ce morceau immédiat.
On sent heureusement toujours une volonté de se jouer de nos attentes, avec la progression d’accords au piano prévisible mais écourtée sur l’intro d’Exits ; avec Moonlights qu’on souhaiterait voir partir en supernova electro mais qui ne vient pourtant jamais ou encore avec Sunday qui ne fait guère que prétendre à un assagissement passager, pour en faire le tremplin pour une fin de morceau épique qui pour le coup évoque moins le post-punk que la fièvre d’Underworld. Les trois premières minutes empêchent l’utilisation en dancefloor sans doute mais on aime ces morceaux qui progressent et explosent.
Globalement, le séquencement est comme toujours très étudié, faisant monter la sauce (ou attendre que ça commence vraiment, question de point de vue). (Ce qui pose la question pour la seconde partie. Aura-t-on droit à un nouvel échauffement ?)
Mais il n’y aura pas de frustration à la fin de l’album. On est certes curieux d’entendre la suite mais l’album tient tout seul en l’état. Si cet album n’est pas de la race de ceux qu’on garde pour toujours (comme Antidotes), il est de ceux qu’on chérit pendant un temps parce qu’on les écoute beaucoup. Si aucun frisson ne vient jamais parcourir l’échine, il maintient le sourire, le niveau et l’affection qu’on a gardée pour la formation anglaise.
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Bon, autant vous l’écrire de suite, ce court (…)