vendredi 10 mai 2019, par
Non, la Nouvelle-Zélande ne fournit pas le gros du contingent des groupes dont on parle ici. Il semble d’ailleurs que la musique instrumentale nous offre une bien belle palette d’origines. Notamment parce que la provenance géographique y est moins perceptible. D’ailleurs, d’emblée, les points communs sont trouvés avec une formation de Sheffield (65 Days of Static) ou de Chicago (Russian Circles). En effet, c’est dans ce genre vitaminé avec riffs puissants et rythmique carrée qu’on peut placer Into Orbit.
Mais comme les exemples, le duo formé d’un guitariste (Paul Stewart) et d’un batteur (Ian Moir qui met un autre talent au service de la pochette de l’album) ne se contente pas d’une énergie débridée qui serait crevante à la longue. On leur trouve d’emblée une personnalité, avec un album très bien séquencé.
On entend évidemment de grosses guitares en avant dès Shifter et une Lourdeur très convaincante sur Between Stars mais de façon fort judicieuse, la pression retombe avec un petit arpège et un riff bien senti. La maîtrise est là, pas de doute. On retrouve même des moments carrément calmes (Emergence), les rapprochant d’un post-rock plus ‘classique’.
Crystallise commence tout en arpèges. On se doute que le ton va durcir et c’est évidemment le cas mais ces déboulements ne sont pas systématiques. Sur ce morceau, un riff lancinant est appuyé par un roulement bien efficace. D’une manière générale, le jeu de guitare est varié, couvrant une belle palette de possibilités, parfois au sein d’un même morceau. Horus peut ainsi se montrer plus brouillardeux ou plus poisseux, avec une texture bien dense. Ils jouent plus là-dessus que sur la la joliesse mélodique, c’est certain.
La technique sans faille est de toute façon un prérequis pour pratiquer ce genre. Les couches se superposant, j’imagine qu’il y a de la pédale de loop dans les parages. Comme ils sont en tournée pour le moment, vous pourrez vérifier. Dans tous les cas, les amateurs de musique puissante et dense seront à la fête ici.
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